Introduction
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2021, s’impose en 2025 comme le plus grand projet d’intégration économique du continent. Avec 54 pays signataires et 47 ratifications, la ZLECAf vise à créer un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs et à stimuler le commerce intra-africain, aujourd’hui inférieur à 18 % du total des échanges africains6911. Son déploiement marque une étape décisive pour la transformation structurelle, l’industrialisation et la résilience de l’Afrique face aux chocs mondiaux.
Progrès et réalisations en 2025
Harmonisation des politiques et protocoles sectoriels
La ZLECAf a permis l’adoption de protocoles sur le commerce des biens et services, la propriété intellectuelle, la concurrence, l’investissement et le commerce digital. L’harmonisation des normes et la digitalisation des procédures douanières facilitent la circulation des marchandises et des capitaux sur le continent.
Investissements dans les corridors régionaux
Plus de 13,5 milliards de dollars ont été investis dans les corridors régionaux, transformant les réseaux routiers et ferroviaires en véritables artères économiques7. Ces infrastructures réduisent les coûts logistiques, accélèrent les échanges et ouvrent de nouveaux marchés pour les PME africaines.

Impacts économiques et sociaux attendus
Diversification et montée en gamme industrielle
La ZLECAf favorise la diversification économique et l’industrialisation, permettant à l’Afrique de réduire sa dépendance aux matières premières et d’intégrer les chaînes de valeur mondiales. L’essor du commerce régional stimule la création d’emplois, l’innovation et la montée en gamme des productions locales.
Résilience face aux chocs mondiaux
Face à la fragmentation de l’économie mondiale et à la montée des tensions géopolitiques, la ZLECAf renforce la capacité du continent à absorber les chocs externes. Elle favorise la sécurité alimentaire, énergétique et la souveraineté industrielle, tout en ouvrant de nouveaux débouchés vers les marchés émergents (Chine, Inde, Turquie).
Défis de mise en œuvre
Coopération et cohérence des politiques
La réussite de la ZLECAf dépend de la cohérence des politiques nationales, de la suppression des barrières non tarifaires et de la mise en œuvre du protocole sur la libre circulation des personnes611. L’intégration des marchés financiers et la formation des acteurs économiques sont également indispensables.
Investissements et développement des infrastructures
La modernisation des infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications reste un défi majeur. La mobilisation de financements publics et privés, ainsi que la coopération multilatérale, seront déterminantes pour atteindre les objectifs de la ZLECAf.
Conclusion
La ZLECAf est bien plus qu’un accord commercial : elle incarne l’ambition d’une Afrique intégrée, innovante et résiliente. Sa réussite dépendra de la volonté politique, de la cohérence des réformes et de la capacité à investir dans les infrastructures et le capital humain. Si elle est pleinement mise en œuvre, la ZLECAf pourrait faire de l’Afrique un moteur de la croissance mondiale et réaliser la vision de l’Agenda 2063.