Introduction
Le Burkina Faso traverse en 2025 une crise alimentaire aiguë, aggravée par l’insécurité persistante, les déplacements de populations et les aléas climatiques. Les ONG et agences internationales alertent sur la nécessité d’une aide d’urgence dans les zones rurales, où la malnutrition et la précarité menacent des millions de personnes. Face à cette situation, la résilience des communautés rurales, les réponses humanitaires et les politiques nationales sont mises à rude épreuve.
Un contexte de crise multidimensionnelle
Insécurité et déplacements de populations
Depuis 2016, le Burkina Faso est confronté à une montée des violences liées aux groupes armés non étatiques, particulièrement dans les régions du Sahel, du Nord et de l’Est. Ces violences ont provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays. Les agriculteurs, contraints d’abandonner leurs terres, voient leurs moyens de subsistance anéantis, aggravant la vulnérabilité alimentaire.
Aléas climatiques et baisse de la production agricole
La saison des pluies 2024 a été marquée par une répartition irrégulière et des épisodes de sécheresse, affectant les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs) et le bétail. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), la production céréalière nationale a chuté de 18 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cette baisse de l’offre, combinée à la hausse des prix sur les marchés locaux, réduit l’accès des ménages vulnérables à une alimentation suffisante.

L’alerte des ONG et des agences humanitaires
Situation nutritionnelle critique
Le dernier rapport du Cluster Sécurité alimentaire (avril 2025) indique que plus de 3,5 millions de Burkinabè sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, dont près de 700 000 enfants de moins de cinq ans exposés à la malnutrition sévère. Les zones les plus touchées sont le Sahel, le Centre-Nord et l’Est, où l’accès humanitaire reste difficile en raison de l’insécurité.
Multiplication des appels à l’aide
Les ONG (Action contre la Faim, Médecins Sans Frontières, Oxfam, Croix-Rouge) et les agences onusiennes (PAM, UNICEF, FAO) appellent à un renforcement immédiat de l’aide alimentaire, nutritionnelle et logistique. Elles insistent sur la nécessité d’un accès sécurisé aux populations déplacées et sur l’augmentation des financements internationaux pour éviter une catastrophe humanitaire.
Réponses nationales et internationales
Stratégies gouvernementales
Le gouvernement burkinabè a lancé un plan d’urgence alimentaire et nutritionnelle, visant la distribution de vivres, la réhabilitation des points d’eau et la fourniture de semences améliorées. Cependant, les moyens financiers et logistiques restent limités face à l’ampleur des besoins.
Solidarité régionale et internationale
La CEDEAO, l’Union africaine et l’Union européenne ont débloqué des fonds d’urgence, tandis que le PAM a intensifié ses opérations de distribution de vivres et de cash-transfers. Mais l’insécurité continue de freiner l’acheminement de l’aide, notamment dans les zones sous blocus.
Résilience communautaire et adaptation
Initiatives locales
Malgré l’adversité, des initiatives communautaires émergent : jardins maraîchers collectifs, banques de céréales, groupes d’entraide pour la gestion de l’eau et du bétail. L’agroécologie, la diversification des cultures et la formation des femmes jouent un rôle clé dans la résilience des villages.
Appui à la relance agricole
Des ONG appuient la relance de la production agricole par la distribution de semences résilientes, la formation à l’irrigation goutte-à-goutte et l’appui à la commercialisation des produits locaux. Ces actions, bien que limitées, contribuent à renforcer l’autonomie alimentaire des communautés.

Perspectives et défis
Urgence d’une réponse globale
La lutte contre l’insécurité alimentaire au Burkina Faso nécessite une approche intégrée : aide d’urgence, relance agricole, sécurité, accès humanitaire et développement à long terme. La coordination entre acteurs humanitaires, gouvernement et partenaires internationaux est essentielle pour éviter une détérioration de la situation.
Préparer l’avenir
Au-delà de l’urgence, il s’agit de renforcer la résilience structurelle du pays face aux crises récurrentes : adaptation au changement climatique, gestion durable des ressources, inclusion des femmes et des jeunes dans la production agricole.
Conclusion
La crise alimentaire au Burkina Faso en 2025 est le reflet des fragilités structurelles et des défis sécuritaires du pays. Face à l’urgence, seule une mobilisation collective, nationale et internationale, permettra de sauver des vies et de jeter les bases d’une sécurité alimentaire durable.