La Côte d’Ivoire s’enfonce dans une crise politique à l’approche de la prochaine élection présidentielle, après l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition de la liste des candidats. Cette décision, prise par la Commission électorale indépendante (CEI), a provoqué une vague de protestations et relancé les tensions au sein de la classe politique.
Parmi les personnalités exclues figurent l’ancien président Laurent Gbagbo et l’ex-premier ministre Guillaume Soro, tous deux condamnés par la justice ivoirienne et vivant en exil. La CEI a justifié leur exclusion au motif qu’ils ne remplissaient pas les conditions légales pour se présenter, notamment en raison de leurs condamnations pénales. Cette décision a été confirmée par l’Union africaine, qui a estimé que la CEI avait agi conformément à la loi.
L’opposition ivoirienne, regroupée autour de plusieurs partis, dénonce une « instrumentalisation de la justice » et une « dérive autoritaire » du pouvoir en place. Plusieurs responsables politiques ont annoncé leur intention de boycotter le scrutin, estimant que l’exclusion de Gbagbo et Soro compromet la crédibilité de l’élection. Les réseaux sociaux sont le théâtre de débats enflammés, où s’affrontent partisans et détracteurs du gouvernement.

La société civile s’inquiète d’une nouvelle escalade des tensions, dans un pays encore marqué par la crise post-électorale de 2010. Les organisations de défense des droits de l’homme appellent au dialogue et à la retenue, tout en exigeant le respect des libertés fondamentales et la transparence du processus électoral.
La communauté internationale observe la situation avec attention. Plusieurs pays, dont la France, les États-Unis et l’Allemagne, ont appelé à la tenue d’élections libres et transparentes, tout en soulignant l’importance du respect des droits fondamentaux. L’Union africaine a proposé son assistance technique pour garantir l’intégrité du scrutin.
Les défis à relever sont nombreux : apaiser les tensions, garantir la sécurité des électeurs, lutter contre la désinformation et renforcer la confiance dans les institutions. L’exclusion de Gbagbo et Soro, si elle met un terme à une longue saga judiciaire, ne règle pas la question de la réconciliation nationale et de la représentativité politique.
La Côte d’Ivoire se trouve à un tournant de son histoire. L’issue de la présidentielle sera déterminante pour l’avenir du pays, mais aussi pour la stabilité de toute la sous-région ouest-africaine. Les prochains mois seront donc cruciaux pour mesurer la capacité des acteurs politiques à surmonter leurs divisions et à garantir une transition démocratique apaisée.