Un virus persistant qui frappe encore
Le 4 juin 2025, les autorités sanitaires françaises ont annoncé cinq nouveaux décès liés au chikungunya à La Réunion, portant à plus de 30 le nombre de victimes depuis le début de l’année. Si le nombre de nouveaux cas est en baisse, la circulation du virus reste « importante » selon Santé publique France, et l’île doit faire face à une épidémie persistante qui met à l’épreuve le système de santé et la résilience de la population.
Qu’est-ce que le chikungunya ?
Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques du genre Aedes, principalement Aedes albopictus, également appelé moustique tigre. Elle se manifeste par une fièvre brutale, des douleurs articulaires intenses, des maux de tête et parfois des éruptions cutanées. Si la plupart des patients guérissent en quelques jours, certains développent des formes graves, notamment les personnes âgées ou souffrant de comorbidités.
Les facteurs de la persistance de l’épidémie
À La Réunion, la persistance du chikungunya s’explique par plusieurs facteurs : climat chaud et humide favorable à la prolifération des moustiques, densité de population élevée, présence d’eaux stagnantes et difficultés à éradiquer les gîtes larvaires. Les campagnes de démoustication et de sensibilisation, bien que renforcées, peinent à enrayer totalement la propagation du virus.
Les conséquences pour la santé publique
L’épidémie de chikungunya a des conséquences majeures pour la santé publique à La Réunion : saturation des services d’urgence, mobilisation accrue du personnel médical, inquiétude parmi la population. Les décès récents concernent principalement des personnes vulnérables, soulignant la nécessité d’une vigilance accrue et d’une meilleure prise en charge des cas graves.
La réponse des autorités et des collectivités
Face à cette situation, la préfecture de La Réunion a intensifié les mesures de lutte contre les moustiques : pulvérisations d’insecticides, destruction des gîtes larvaires, campagnes d’information auprès du public. Les collectivités locales sont mobilisées pour nettoyer les espaces publics, encourager les habitants à éliminer les eaux stagnantes et distribuer des répulsifs. Les établissements de santé sont en alerte, prêts à accueillir les cas graves et à assurer la prise en charge des patients les plus fragiles.

Les défis de la prévention et de la communication
L’un des principaux défis reste la mobilisation de la population. Si la plupart des Réunionnais connaissent les gestes de prévention, la lassitude gagne face à une épidémie qui s’installe dans la durée. Les autorités insistent sur l’importance de la vigilance individuelle : porter des vêtements longs, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires et éliminer les eaux stagnantes autour des habitations. La communication doit être adaptée, répétée et ciblée, notamment auprès des jeunes et des populations précaires.
Le chikungunya, un enjeu pour l’Outre-mer et l’Afrique
L’épidémie de chikungunya à La Réunion rappelle la vulnérabilité des territoires d’Outre-mer et de nombreux pays africains face aux maladies vectorielles. Le changement climatique, l’urbanisation rapide et la mondialisation des échanges favorisent l’émergence et la diffusion de nouveaux virus. Les autorités sanitaires nationales et locales doivent anticiper ces risques, renforcer la surveillance épidémiologique et investir dans la recherche sur les vaccins et les traitements.
Témoignages et mobilisation citoyenne
De nombreux Réunionnais témoignent de leur inquiétude et de leur fatigue face à une maladie qui bouleverse le quotidien. Les associations locales se mobilisent pour accompagner les familles, distribuer des kits de prévention et organiser des opérations de nettoyage. La solidarité s’organise, mais la lassitude est palpable face à une épidémie qui semble sans fin.
Conclusion : une épreuve collective à surmonter
Le chikungunya continue de frapper durement La Réunion, rappelant que la lutte contre les maladies vectorielles est un enjeu de santé publique majeur. Face à la persistance de l’épidémie, la mobilisation de tous – pouvoirs publics, professionnels de santé, associations et citoyens – est indispensable pour endiguer la propagation du virus et protéger les plus fragiles. La vigilance et la solidarité restent les maîtres mots pour surmonter cette épreuve.