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Soudan : Dissolution surprise de l’équipe gouvernementale, vers une nouvelle transition ou instabilité chronique ?

par Africanova
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Introduction

Le Soudan traverse une nouvelle zone de turbulences politiques. Le 2 juin 2025, le chef de l’État a annoncé la dissolution de l’équipe gouvernementale, quelques mois seulement après la nomination d’un nouveau Premier ministre. Cette décision inattendue intervient dans un contexte de tensions croissantes entre civils et militaires, sur fond de crise économique et de violences persistantes dans plusieurs régions du pays.

Retour sur les faits

La dissolution du gouvernement a été annoncée à la télévision nationale, sans préavis. Le chef de l’État a justifié cette mesure par « l’incapacité de l’équipe actuelle à répondre aux attentes du peuple soudanais » et la nécessité de « relancer le processus de transition démocratique ». Le Premier ministre, nommé en mars dernier, a été démis de ses fonctions, tout comme l’ensemble de ses ministres.

Un pays en quête de stabilité

Depuis la chute d’Omar el-Béchir en 2019, le Soudan peine à trouver un équilibre politique. Les alternances entre gouvernements civils et militaires, les coups d’État et les tentatives de dialogue national n’ont pas permis de stabiliser durablement le pays. La dernière transition, amorcée en 2023, avait suscité l’espoir d’un retour à la démocratie, mais les rivalités internes et les pressions extérieures ont rapidement miné le processus.

Les causes de la crise

Plusieurs facteurs expliquent la décision de dissoudre le gouvernement. La persistance des violences dans les régions du Darfour et du Kordofan, la crise économique marquée par l’inflation galopante et la dépréciation de la livre soudanaise, ainsi que les divisions au sein de la classe politique, ont fragilisé l’exécutif. Les manifestations populaires, réprimées dans le sang, ont également contribué à la perte de légitimité du gouvernement.

Quelles suites pour la transition ?

Le chef de l’État a promis la formation rapide d’un « gouvernement d’union nationale » associant toutes les forces vives du pays. Des consultations ont débuté avec les principaux partis politiques, les représentants de la société civile et les chefs tribaux. Cependant, de nombreux observateurs restent sceptiques quant à la capacité des acteurs soudanais à surmonter leurs divisions. « Le risque est grand de voir s’installer une instabilité chronique, avec des gouvernements de transition sans réel pouvoir », estime une chercheuse spécialiste du Soudan.

La communauté internationale en alerte

L’Union africaine, l’ONU et plusieurs chancelleries occidentales ont appelé au respect du processus démocratique et à la protection des droits humains. Les bailleurs de fonds, inquiets de l’incertitude politique, menacent de suspendre leur aide si la situation ne se stabilise pas. Le Soudan, déjà confronté à une grave crise humanitaire, ne peut se permettre une nouvelle période de blocage institutionnel.

Les réactions de la société soudanaise

Dans les rues de Khartoum et des grandes villes, la population oscille entre résignation et colère. Les jeunes, en première ligne des protestations, réclament une véritable rupture avec les pratiques autoritaires du passé. Les syndicats et les organisations de la société civile appellent à la vigilance et à la mobilisation pour défendre les acquis de la révolution de 2019.

Perspectives et enjeux

Le Soudan se trouve à la croisée des chemins. La réussite de la transition dépendra de la capacité des acteurs politiques à dialoguer et à s’entendre sur un projet commun. La reconstruction de l’économie, la pacification des régions en conflit et la restauration de la confiance entre l’État et la population sont autant de défis à relever pour éviter une nouvelle descente aux enfers.

Conclusion

La dissolution surprise du gouvernement soudanais ouvre une période d’incertitude. Si elle peut offrir l’opportunité d’un nouveau départ, elle risque aussi de plonger le pays dans une instabilité chronique. Plus que jamais, le Soudan a besoin d’un leadership fort, d’un dialogue inclusif et d’un soutien international pour réussir sa transition.

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