Introduction
La Libye traverse une crise politique majeure, marquée par la rivalité entre deux gouvernements, la montée des milices armées et la détérioration des conditions de vie de la population. Face à cette situation, l’ONU a lancé un appel à la mobilisation internationale, exhortant les États membres à soutenir les efforts de paix et à renforcer l’aide humanitaire.
Contexte : la Libye post-Kadhafi
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans une instabilité chronique. Le pays est divisé entre un gouvernement reconnu par la communauté internationale, basé à Tripoli, et un gouvernement parallèle, soutenu par l’armée nationale libyenne (ANL) et basé à Benghazi. Cette dualité institutionnelle favorise la montée en puissance des milices armées, qui contrôlent de vastes territoires et s’affrontent régulièrement.
La crise politique actuelle
En 2025, la situation politique s’est encore aggravée. Les élections présidentielles, initialement prévues pour décembre 2024, ont été reportées à plusieurs reprises, faute d’accord entre les différentes factions. La rivalité entre le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibeh (Tripoli) et le maréchal Khalifa Haftar (Benghazi) paralyse le processus de transition démocratique.
Les milices armées, profitant de ce vide institutionnel, multiplient les attaques contre les civils, les infrastructures publiques et les convois humanitaires. Les villes de Tripoli, Benghazi et Misrata sont régulièrement le théâtre de combats, provoquant des déplacements massifs de populations et une détérioration rapide des conditions de vie.
L’appel de l’ONU
Face à cette situation, l’ONU a lancé un appel à la mobilisation internationale. Le Secrétaire général, Antonio Guterres, a exhorté les États membres à soutenir les efforts de paix, à renforcer l’aide humanitaire et à appuyer la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL). L’ONU craint que la crise libyenne ne déstabilise toute la région du Sahel, déjà fragilisée par le terrorisme et la migration.
La situation humanitaire
La crise politique a des conséquences dramatiques pour la population libyenne. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année 2025. Les hôpitaux manquent de médicaments, les écoles sont fermées et les pénuries d’eau et d’électricité sont quotidiennes.
Les organisations humanitaires, telles que Médecins Sans Frontières (MSF) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), peinent à accéder aux zones les plus touchées, en raison de l’insécurité et des blocages imposés par les milices. Les travailleurs humanitaires sont régulièrement menacés, voire pris pour cible.
Les enjeux régionaux
La crise libyenne a des répercussions bien au-delà des frontières du pays. La Libye est devenue un carrefour pour les trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains. Les groupes terroristes, dont l’État islamique, profitent du chaos pour s’implanter dans le pays et menacer la stabilité de toute la région.
Les pays voisins, comme la Tunisie, l’Égypte, le Niger et le Tchad, craignent un débordement du conflit et une aggravation des flux migratoires vers l’Europe. L’Union africaine et la Ligue arabe ont appelé à une solution politique négociée, mais leurs appels restent sans effet concret.

Les défis à relever
La résolution de la crise libyenne passe par plusieurs défis :
- La réconciliation nationale : comment rétablir la confiance entre les différentes factions et reconstruire les institutions ?
- Le désarmement des milices : comment convaincre les groupes armés de déposer les armes et de rejoindre le processus politique ?
- L’aide humanitaire : comment garantir l’accès des organisations humanitaires aux populations vulnérables ?
- La lutte contre le terrorisme : comment empêcher les groupes terroristes de profiter du chaos pour s’implanter en Libye ?
Les perspectives d’avenir
Malgré l’ampleur de la crise, certains signes d’espoir subsistent. Des initiatives locales de réconciliation, portées par la société civile, tentent de rétablir le dialogue entre les communautés. Les jeunes Libyens, malgré les difficultés, continuent de réclamer la paix, la justice et des élections libres et transparentes.
L’ONU, avec l’appui de l’Union européenne et de l’Union africaine, tente de relancer le processus politique, en organisant des rencontres entre les principales parties prenantes. Mais le chemin vers la paix reste long et incertain.
Conclusion
La Libye est à la croisée des chemins. La crise politique, la montée des milices et la détérioration des conditions de vie menacent la stabilité du pays et de toute la région. L’appel de l’ONU à la mobilisation internationale est un signal d’alarme, qui doit inciter la communauté internationale à agir, avant qu’il ne soit trop tard.