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Afrique du Sud, la coalition gouvernementale à l’épreuve des faits après les élections

par Africanova
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Introduction

L’Afrique du Sud, première puissance économique du continent africain, traverse une période politique inédite depuis les élections générales de mai 2025. Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid, l’African National Congress (ANC), parti historique de Nelson Mandela, a perdu sa majorité absolue au Parlement. Cette situation a conduit à la formation d’une coalition gouvernementale, une première dans l’histoire politique sud-africaine, réunissant l’ANC, le Democratic Alliance (DA) et plusieurs petits partis. Alors que la société sud-africaine espère un renouveau démocratique et une relance économique, les premiers mois de cette coalition sont marqués par des défis majeurs, des compromis difficiles et une vigilance accrue de la société civile.

Un bouleversement politique inédit

Depuis 1994, l’ANC dominait sans partage la vie politique sud-africaine. Mais la lassitude face à la corruption, le chômage de masse, la crise énergétique et la persistance des inégalités ont érodé la confiance de l’électorat. Les élections de 2025 ont vu l’ANC tomber à 44 % des voix, le DA atteindre 28 % et l’Economic Freedom Fighters (EFF) renforcer sa position à gauche.
Face à l’impossibilité de gouverner seul, le président Cyril Ramaphosa a négocié une coalition avec le DA, marquant une nouvelle ère de cohabitation politique et de partage du pouvoir.

Les enjeux de la coalition

La formation de cette coalition a été saluée comme un signe de maturité démocratique, mais elle soulève de nombreux défis :

  • Réformes économiques : Le chômage touche plus de 32 % de la population, la croissance est atone et la crise de l’électricité (load shedding) paralyse l’industrie. La coalition doit relancer l’investissement, réformer Eskom (l’entreprise publique d’électricité) et restaurer la confiance des investisseurs.
  • Lutte contre la corruption : Les scandales à répétition (State Capture, Gupta Leaks…) ont miné la crédibilité de l’ANC. La coalition promet une justice plus indépendante, le renforcement des institutions de lutte contre la corruption et la transparence dans la gestion des marchés publics.
  • Cohésion sociale et sécurité : Les tensions xénophobes, la criminalité élevée et les inégalités raciales et économiques restent des défis majeurs. Le gouvernement doit rassurer la population, renforcer la police et promouvoir la réconciliation.

Les compromis et les tensions

La cohabitation entre l’ANC et le DA, partis aux visions parfois opposées sur l’économie, la redistribution et la politique sociale, impose des compromis permanents.

  • Sur la réforme foncière, l’ANC défend la redistribution des terres alors que le DA prône la protection de la propriété privée.
  • Sur l’éducation et la santé, les arbitrages budgétaires sont difficiles dans un contexte de croissance faible.
  • Les petits partis, indispensables à la majorité, exigent des postes et des concessions sur des dossiers sensibles (logement, transports, environnement).

Les réactions de la société civile et des partenaires internationaux

La société civile sud-africaine, très dynamique, accueille favorablement l’ouverture politique, mais reste vigilante sur la capacité du gouvernement à tenir ses promesses.
Les syndicats, les ONG et les mouvements étudiants réclament des mesures concrètes pour l’emploi, la lutte contre la pauvreté et l’accès aux services publics.
Les partenaires internationaux, notamment l’Union africaine, l’Union européenne et les États-Unis, encouragent la stabilité et la poursuite des réformes, tout en rappelant l’importance du respect des droits humains et de la bonne gouvernance.

Premiers bilans et défis à venir

Deux mois après la formation du gouvernement de coalition, le bilan est contrasté :

  • Des avancées sur la transparence budgétaire et la lutte contre les délestages électriques,
  • Mais des blocages sur la réforme de la propriété foncière et la politique migratoire,
  • Une opinion publique partagée entre espoir de changement et crainte d’instabilité.

Les recherches sur « coalition gouvernementale Afrique du Sud », « élections 2025 Afrique du Sud », « Cyril Ramaphosa coalition », « réformes économiques Afrique du Sud » et « corruption ANC » sont en forte hausse. Les médias sud-africains et internationaux analysent les premiers pas du gouvernement, les compromis politiques et les risques de blocage.

Perspectives : vers une nouvelle culture politique ?

La réussite de la coalition dépendra de la capacité des partis à dialoguer, à faire des compromis et à placer l’intérêt général au-dessus des logiques partisanes.
Un échec pourrait ouvrir la voie à une instabilité politique, à la montée des extrêmes et à une perte de confiance dans la démocratie sud-africaine.
À l’inverse, une réussite pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains confrontés à des transitions politiques difficiles.

Conclusion

L’Afrique du Sud entre dans une nouvelle ère politique avec la formation d’une coalition gouvernementale inédite. Si cette expérience réussit, elle pourrait renforcer la démocratie, relancer l’économie et restaurer la confiance dans les institutions. Mais le chemin est semé d’embûches : la réussite dépendra de la volonté de réformer, de dialoguer et de répondre aux attentes de la population.

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