Le verdict est tombé à Nairobi : les complices de l’attentat meurtrier de 2019, qui avait frappé la capitale kényane, ont été condamnés à 30 ans de prison ferme. Ce jugement marque une étape importante dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Est, mais soulève aussi de nombreuses interrogations sur la prévention, la réinsertion et l’équilibre entre sécurité et droits fondamentaux.
Retour sur les faits
Le 15 janvier 2019, un commando armé avait attaqué le complexe hôtelier DusitD2, faisant 21 morts et des dizaines de blessés. L’attaque, revendiquée par le groupe Al-Shabaab, avait choqué le pays et mis en lumière la vulnérabilité des grandes villes africaines face à la menace terroriste. L’enquête, longue et complexe, a permis d’identifier plusieurs complices, accusés d’avoir fourni un soutien logistique et financier aux assaillants.
Un procès sous haute tension
Le procès, très médiatisé, a révélé l’ampleur des réseaux de soutien au terrorisme dans la région. Les accusés, jugés pour complicité d’actes terroristes, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs, ont nié toute implication directe dans l’attaque. Mais les preuves présentées par le parquet – échanges téléphoniques, transferts de fonds, témoignages – ont convaincu la cour de leur culpabilité.
La sentence de 30 ans de prison a été saluée par une partie de l’opinion publique comme un signal fort envoyé aux groupes terroristes. Mais certains défenseurs des droits humains s’inquiètent des conditions de détention et de l’absence de programmes de réinsertion pour les condamnés.

Les défis de la lutte antiterroriste
Le Kenya, cible régulière d’attaques d’Al-Shabaab, a renforcé ses dispositifs de sécurité : surveillance accrue, coopération régionale, lois antiterroristes plus strictes. Mais la prévention reste un défi majeur. La radicalisation des jeunes, souvent issus de milieux défavorisés, nécessite des réponses sociales, éducatives et économiques.
La justice, quant à elle, doit trouver un équilibre entre la fermeté nécessaire face à la violence et le respect des droits fondamentaux. Les ONG appellent à des procès équitables, à la lutte contre la torture et à la création de programmes de déradicalisation.
Perspectives et pistes d’action
La condamnation des complices de l’attentat de 2019 est un pas important, mais elle ne saurait suffire à endiguer la menace. Il est urgent de renforcer la coopération régionale, d’investir dans l’éducation et la prévention, et d’impliquer les communautés locales dans la lutte contre la radicalisation.
Le défi est immense, mais l’Afrique de l’Est a déjà montré sa capacité de résilience. La justice doit rester un pilier de la réponse, mais elle ne peut agir seule. C’est dans la complémentarité des approches que réside l’espoir d’une paix durable.