Résumé de l’actualité
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fête en 2025 son cinquantième anniversaire. À cette occasion, un sommet exceptionnel s’est tenu à Abuja, rassemblant chefs d’État, ministres, représentants de la société civile et partenaires internationaux. L’événement a été marqué par un bilan contrasté : si l’intégration régionale a permis d’importants progrès économiques et diplomatiques, la région reste confrontée à de graves défis sécuritaires, politiques et sociaux. Les dirigeants appellent à un nouveau pacte pour la paix, la sécurité et la prospérité.
Contexte et faits saillants
Créée en 1975, la CEDEAO regroupe aujourd’hui 15 pays et plus de 400 millions d’habitants. Son objectif initial était de promouvoir la coopération économique, la libre circulation des personnes et des biens, et la stabilité régionale. Cinq décennies plus tard, le bilan est contrasté :
- Progrès économiques : la CEDEAO a facilité la création d’un marché commun, la suppression des visas entre États membres, et la mise en place de grands projets d’infrastructures (routes, énergie, télécommunications).
- Succès diplomatiques : l’organisation a joué un rôle clé dans la résolution de plusieurs crises (Libéria, Sierra Leone, Gambie).
- Défis persistants : la région fait face à une vague de coups d’État (Mali, Burkina Faso, Niger, Guinée), à la montée du terrorisme au Sahel, à la pauvreté endémique et à la crise migratoire.
Le sommet d’Abuja
Le sommet du cinquantenaire a réuni les présidents du Nigeria, du Ghana, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, ainsi que des représentants de l’Union africaine et de l’ONU. Plusieurs thèmes majeurs ont été abordés :
- Sécurité et lutte contre le terrorisme : la CEDEAO a annoncé la création d’une force régionale conjointe pour lutter contre les groupes armés au Sahel et dans le golfe de Guinée.
- Restauration de la démocratie : un plan d’action a été adopté pour accompagner les pays en transition et promouvoir le retour à l’ordre constitutionnel.
- Relance économique : des mesures ont été prises pour soutenir la jeunesse, l’entrepreneuriat et l’intégration numérique.

Témoignages et réactions
Fatoumata Diallo, entrepreneure guinéenne :
« La CEDEAO a changé nos vies : je peux voyager, vendre mes produits au Nigeria ou au Sénégal sans obstacle. Mais la sécurité reste notre plus grand défi. »
Moussa Fofana, étudiant malien à Dakar :
« Nous voulons une CEDEAO qui protège les jeunes, qui investit dans l’éducation et la paix. »
Défis et critiques
Malgré ses succès, la CEDEAO est critiquée pour son manque de réactivité face aux crises politiques, sa bureaucratie et la lenteur de la mise en œuvre des projets. La société civile réclame plus de transparence, d’inclusion et de protection des droits humains.
Les sanctions contre les régimes militaires sont jugées inefficaces par certains analystes, alors que la menace terroriste s’étend du Sahel aux pays côtiers.
Analyse et perspectives
Le cinquantenaire de la CEDEAO est l’occasion d’un bilan lucide : si l’intégration régionale a permis des avancées majeures, la paix et la prospérité restent fragiles. La réussite de la force conjointe contre le terrorisme et la capacité à restaurer la démocratie dans les pays en crise seront déterminantes pour l’avenir de la région.
La CEDEAO doit aussi accélérer la transformation économique, investir dans l’éducation, l’innovation et l’inclusion des femmes et des jeunes, pour répondre aux aspirations d’une population en pleine croissance.