Kampala – À 80 ans, le président ougandais Yoweri Museveni vient d’être officiellement désigné candidat du Mouvement de résistance nationale (NRM) pour l’élection présidentielle de 2026. Cette annonce, loin de surprendre, cristallise les débats sur la longévité au pouvoir, la démocratie et l’alternance politique en Afrique de l’Est.
Quatre décennies au sommet
Arrivé au pouvoir en 1986 après une guérilla victorieuse, Museveni s’est imposé comme l’un des dirigeants les plus durables du continent. Sous sa présidence, l’Ouganda a connu une stabilité relative, une croissance économique soutenue et une modernisation de ses infrastructures. Mais cette longévité s’accompagne d’accusations récurrentes de dérive autoritaire, de répression de l’opposition et de restrictions des libertés publiques.
Un appareil politique verrouillé
La désignation de Museveni par le NRM s’est faite sans surprise, tant l’appareil politique du parti semble verrouillé autour de sa personne. Les amendements constitutionnels successifs ont supprimé les limites d’âge et de mandats présidentiels, ouvrant la voie à une présidence à vie. Face à une opposition fragilisée, souvent harcelée ou emprisonnée, Museveni apparaît comme le favori d’un scrutin dont l’issue semble jouée d’avance.

Une jeunesse en quête de changement
Pourtant, une partie de la jeunesse ougandaise, très active sur les réseaux sociaux, réclame une alternance et une ouverture démocratique. Des figures comme Bobi Wine, opposant charismatique et ancien chanteur, incarnent cet espoir d’un renouveau politique. Mais la répression des manifestations et les arrestations arbitraires rappellent la difficulté d’exister face à un pouvoir solidement installé.
Défis économiques et sociaux
L’Ouganda doit aussi faire face à des défis majeurs : chômage des jeunes, corruption, inégalités et tensions ethniques. La stabilité politique, souvent mise en avant par Museveni, ne suffit plus à masquer les attentes sociales et économiques d’une population en pleine mutation.
Un scrutin sous surveillance
À moins d’un retournement de situation, Museveni devrait briguer un septième mandat en 2026. La communauté internationale, souvent critique mais pragmatique, surveillera de près le déroulement du scrutin, dans un pays stratégique pour la sécurité régionale.