Un nouveau veto américain au Conseil de sécurité
Le 4 juin 2025, les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Cette décision, prise malgré le soutien de la majorité des membres du Conseil, a provoqué une vague d’indignation dans le monde arabe, en Afrique et parmi les défenseurs des droits humains. Pour beaucoup, ce veto signe l’échec des efforts diplomatiques et éloigne encore un peu plus la perspective d’une paix durable au Proche-Orient.
Les raisons du veto américain
L’administration Trump justifie son veto par la nécessité de « garantir la sécurité d’Israël » et de « lutter contre le terrorisme du Hamas ». Selon Washington, un cessez-le-feu sans conditions ne ferait que renforcer le mouvement islamiste et compromettre la stabilité régionale. Les diplomates américains affirment vouloir privilégier une solution négociée, impliquant la démilitarisation de Gaza et la reconnaissance d’Israël par ses voisins.
Cette position, déjà adoptée lors de précédentes crises, est critiquée par de nombreux partenaires des États-Unis, qui estiment qu’elle bloque toute avancée vers la paix et aggrave la souffrance des civils palestiniens.
Une crise humanitaire sans précédent à Gaza
Sur le terrain, la situation à Gaza est dramatique. Les bombardements israéliens se poursuivent, faisant chaque jour de nouvelles victimes parmi la population civile. Les infrastructures médicales, déjà fragilisées par des années de blocus, sont au bord de l’effondrement. L’ONU et les ONG alertent sur le risque de famine, de propagation des maladies et de déplacement massif de populations.
Le veto américain est perçu comme un feu vert donné à la poursuite des opérations militaires, au mépris du droit international humanitaire et des résolutions de l’ONU. Plusieurs capitales arabes ont dénoncé une « complicité » de Washington dans les violences en cours.
Les réactions internationales et africaines
La décision américaine a suscité une vague de réactions à travers le monde. L’Union européenne, la Chine, la Russie et plusieurs pays africains ont exprimé leur « profonde déception » et appelé à une reprise immédiate des négociations. L’Union africaine, par la voix de son président en exercice, a rappelé son attachement à la solution à deux États et à la nécessité de protéger les civils.
Dans de nombreuses villes africaines, des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien ont eu lieu, réclamant la fin des hostilités et le respect du droit international. Les réseaux sociaux africains se sont mobilisés sous le hashtag #AfricaForGaza, témoignant de l’émotion suscitée par la crise.
L’Afrique et la question palestinienne : une solidarité historique
L’Afrique entretient une longue tradition de solidarité avec la cause palestinienne. Dès les années 1960, de nombreux pays africains ont soutenu l’OLP et dénoncé l’occupation des territoires palestiniens. Cette solidarité s’exprime aujourd’hui par des votes à l’ONU, des aides humanitaires et des initiatives diplomatiques.

Mais la diversité des positions africaines reflète aussi les réalités géopolitiques : certains pays, proches d’Israël pour des raisons économiques ou sécuritaires, adoptent une attitude plus nuancée. D’autres, comme l’Afrique du Sud ou l’Algérie, restent fermement engagés en faveur de la Palestine.
Quelles conséquences pour la paix au Proche-Orient ?
Le veto américain fragilise encore un peu plus le processus de paix. Les négociations sont au point mort, la confiance entre les parties est rompue, et la radicalisation gagne du terrain des deux côtés. Les analystes estiment que seule une pression internationale forte, associée à des garanties de sécurité pour Israël et à des perspectives politiques pour les Palestiniens, pourrait relancer le dialogue.
L’Afrique, forte de son expérience en matière de médiation et de résolution des conflits, pourrait jouer un rôle plus actif dans la recherche d’une solution. Plusieurs voix appellent à la création d’un groupe de contact africain pour la paix au Proche-Orient, sur le modèle de ce qui a été fait pour le Soudan ou la Centrafrique.
Vers une nouvelle ère de diplomatie africaine ?
La crise de Gaza est aussi un test pour la diplomatie africaine. Avec trois sièges au Conseil de sécurité de l’ONU, le continent a désormais les moyens de peser sur les grandes questions internationales. Il s’agit de transformer la solidarité en action, en proposant des initiatives concrètes pour la protection des civils, la reconstruction de Gaza et la relance du processus de paix.
Conclusion : la paix, un défi pour l’Afrique et le monde
Le veto américain à l’ONU sur le cessez-le-feu à Gaza est un coup dur pour la paix au Proche-Orient. Mais il rappelle aussi l’importance de l’engagement africain sur la scène internationale. Pour l’Afrique, il s’agit de défendre le droit, la justice et la dignité, tout en contribuant à la construction d’un ordre mondial plus équitable. La renaissance africaine passe aussi par la capacité à peser sur les grands enjeux de la paix et de la sécurité internationales.