Une décision culturelle aux implications politiques
En août 2025, la Maison-Blanche a annoncé le lancement d’un audit national de tous les musées fédéraux. L’objectif officiel est de « garantir que l’offre culturelle et historique reflète pleinement les valeurs américaines et la vision stratégique du gouvernement ». Cette initiative est portée par l’administration Trump lors de son second mandat, et elle suscite un vaste débat sur la place de la culture dans la politique.
Le périmètre de l’audit
L’audit concerne les principaux musées nationaux de Washington D.C., y compris la Smithsonian Institution, le Musée national d’histoire américaine, et le Musée national afro-américain, mais aussi des institutions régionales recevant des fonds publics fédéraux.
Il inclura :
- Un examen du contenu des expositions permanentes et temporaires
- Une évaluation des politiques de financement et de partenariats
- Une analyse des collaborations internationales et prêts d’œuvres
Les motivations politiques
Selon les proches de Donald Trump, l’audit répond à une volonté de “rééquilibrer” certaines narrations historiques jugées trop “critiques” vis-à-vis du passé américain. L’administration souhaite mettre davantage en avant des figures et événements valorisant la puissance, l’innovation et l’identité américaine.
Critiques et défenseurs se déchirent :
- Les partisans saluent une mesure “patriotique” et “protectrice de l’héritage national”
- Les opposants y voient une tentative de réécriture idéologique de l’histoire
Réactions du monde culturel
De nombreuses personnalités du monde muséal ont exprimé leur inquiétude quant à l’autonomie scientifique et pédagogique des institutions. Les syndicats de conservateurs craignent que l’audit mène à des suppressions de programmes jugés “politiquement sensibles”.

Certaines institutions craignent aussi que cette politique n’affecte leurs financements et leurs partenariats internationaux, notamment dans un contexte où l’art circule globalement.
Précédents et contexte international
Ce type d’intervention politique dans le secteur muséal n’est pas inédit : la Chine, la Russie et la Turquie ont déjà imposé des réorientations muséales afin de renforcer des récits nationaux.
Aux États-Unis, l’ampleur et la centralisation de l’audit sont cependant sans précédent.
Enjeux à long terme
À court terme, l’audit pourrait influer sur la programmation culturelle pour les années à venir. À long terme, c’est la définition même du rôle du musée dans la société américaine qui pourrait être redessinée : outil éducatif neutre ou vecteur officiel de l’identité nationale ?