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Accueil InternationalGéopolitique et conflits Vers un nouvel ordre mondial multipolaire – entre Washington, Pékin et Moscou

Vers un nouvel ordre mondial multipolaire – entre Washington, Pékin et Moscou

par Africanova
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L’histoire bascule sous nos yeux. Vingt ans après la fin de l’hégémonie unipolaire américaine, le monde entre dans une ère de multipolarité assumée — un équilibre instable où les pôles Washington, Pékin et Moscou redéfinissent les règles du jeu global. À mi‑parcours des années 2020, cette transition s’impose comme le fait structurant du siècle.

Le retour de Donald Trump aux États‑Unis symbolise le réflexe de puissance retrouvée : réindustrialisation, redéploiement militaire et diplomatie transactionnelle. Sous son second mandat, Washington priorise plus que jamais les intérêts nationaux en s’éloignant des grandes alliances multilatérales. L’OTAN se maintient militairement, mais son cohésion politique s’effrite face aux divergences européennes.

Pendant ce temps, la Chine poursuit sa marche. Pékin est désormais le premier partenaire commercial de 120 pays. Sa stratégie “Belt and Road” a tissé un réseau mondial de ports, d’infrastructures et de finance verte. Mais face à la pression américaine, le pays se réarme idéologiquement et technologiquement, misant sur l’intelligence artificielle, la 5G et les minéraux critiques.

Moscou, malgré les sanctions, a trouvé dans l’axe eurasien une nouvelle respiration. Son partenariat énergétique avec la Chine et l’Inde lui assure des revenus stables, tandis que sa coopération militaire avec les BRICS élargis – désormais douze pays – confirme la résilience d’un pôle russo‑asiatique persistant.

L’Afrique n’est plus le simple terrain de jeu de ces grands bloc. Elle devient l’arbitre silencieux du nouvel équilibre. Ses ressources critiques (uranium, lithium, cobalt, hydrogène vert) et sa jeunesse dynamique lui confèrent une place décisive. Peu à peu, les États africains se rassemblent autour d’une vision commune : celle d’une autonomie diplomatique et économique collective.

Par le BRICS élargi, l’Union africaine et les nouvelles plateformes des non‑alignés, le continent affirme une “neutralité stratégique” calculée. Ni soumission à Washington, ni alignement sur Pékin ou Moscou : l’Afrique entend marcher sur ses deux pieds, défendre ses intérêts et peser dans le débat mondial sur l’énergie, le climat et le commerce.

Cette multipolarité ouvre autant de promesses que de dangers. La cohabitation des puissances pourrait stabiliser le monde, mais aussi accroître les zones grises de conflit et les crises hybrides — économiques, cybernétiques ou énergétiques.

Pour l’Afrique, le défi sera d’exister comme force normative autonome et non comme bloc de réserve. Ses pactes internes – ZLECAf, Fonds monétaire africain, Banque verte continentale – pourraient devenir le socle de sa résilience. La capacité du continent à s’unir et à négocier collectivement sera le test majeur du prochain demi‑siècle.

En 2025, l’ordre unipolaire n’est plus qu’un souvenir. Les axes de puissance se multiplient, mais le monde n’a pas encore trouvé sa boussole. L’Afrique, au centre géographique et symbolique, pourrait bien en devenir l’aiguille directrice.
De Washington à Pékin, de Moscou à Johannesburg, c’est désormais du Sud que monte le rythme du monde.

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