Le 28 juillet 2025, un verdict judiciaire historique a été rendu en Colombie contre l’ex-président Alvaro Uribe, accusé de subornation de témoins dans le cadre d’enquêtes liées à des disparitions forcées durant les années sombres du conflit armé interne. Ce jugement illustre une avancée significative dans le combat contre l’impunité des élites politiques impliquées dans des violations des droits humains, tout en ravivant les débats politiques et sociaux dans le pays.
Contexte du conflit colombien et responsabilités politiques
La Colombie a traversé plus de cinq décennies de conflit armé, opposant forces gouvernementales, groupes guérilleros et milices paramilitaires. Plusieurs exactions graves ont été commises, y compris des disparitions forcées, souvent perpétrées par des groupes paramilitaires proches du pouvoir. Une des périodes les plus troublées coïncide avec la présidence d’Alvaro Uribe (2002-2010), dont la gouvernance a été marquée par une ferme politique de lutte anti-insurrectionnelle, mais aussi par des accusations récurrentes de liens ambigus avec des groupes illégaux.
La subornation de témoins, détaillée dans le procès, fait partie d’un système décrié ayant cherché à étouffer les enquêtes en introduisant des faux témoignages et en intimidant les véritables témoins.
Le procès et la nature des accusations
Le cas porté devant la justice colombienne concerne des actes de subornation et de manipulation judiciaire visant à faire disparaître ou à discréditer des preuves liées à des cas de disparitions forcées. Des témoins-clés avaient été achetés ou menacés pour ne pas compromettre certains responsables politiques ou militaires.
L’ex-président Uribe, bien que niant les accusations, a vu sa situation légale se compliquer, avec ce verdict qui confirme la gravité des faits et renforce la dynamique judiciaire contre l’impunité des hauts responsables.
Réactions politiques et sociales
Le verdict a suscité des réactions contrastées au sein de la société colombienne. Pour de nombreux défenseurs des droits humains, c’est une victoire majeure pour la justice et un signal fort que nul n’est au-dessus de la loi.

Cependant, une partie de l’opinion publique, ainsi que certains acteurs politiques proches d’Uribe, dénoncent ce jugement comme une manœuvre politique ou un usage excessif de la justice, rappelant les divisions profondes du pays. Ce contexte reflète la difficulté colombienne à réconcilier mémoire, justice et cohésion sociale après des décennies de guerre.
Impact sur la justice transitionnelle et les droits humains
Ce verdict nourrit le processus de justice transitionnelle lancé par les accords de paix signés avec les FARC en 2016, qui met l’accent sur la responsabilité, la vérité et la réparation des victimes. Il renforce les institutions judiciaires qui cherchent à faire la lumière sur les crimes commis, malgré les résistances politiques.
Les victimes et leurs familles voient dans cette décision une reconnaissance importante de leurs souffrances, même si la route vers la réparation complète reste longue.
Enjeux futurs pour la Colombie
L’affaire Alvaro Uribe ouvre aussi un débat sur la gouvernance, la corruption politique et la nécessité de réformes profondes pour éviter les dérives autoritaires et assurer la transparence. La lutte contre la subornation de témoins et la manipulation judiciaire doit être soutenue par l’ensemble des institutions. Les prochaines étapes judiciaires et politiques seront scrutées avec attention, en particulier des processus visant à renforcer les droits humains et à consolider la paix