Un changement majeur pour l’Union africaine
2025 marque un tournant important pour l’Union africaine (UA) en matière d’autonomie financière avec la décision des États membres d’augmenter significativement leurs contributions. Cette mesure vise à réduire la dépendance historique vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux qui couvrent encore une grande partie du budget opérationnel de l’organisation, et à renforcer la souveraineté du continent dans ses projets politiques.
La taxe de solidarité sur les importations : levier essentiel
La principale source de financement autonome reste la taxe de 0,2% sur la valeur des importations, mise en place pour soutenir le budget ordinaire de l’UA. Malgré les résistances initiales, cette taxe a vu son taux d’adhésion progresser largement en 2025, portée par un engagement politique renouvelé. Seuls 17 des 54 pays appliquent la mesure avec constance, mais le soutien s’élargit rapidement.
Répartition et dynamique des contributions
Les contributions sont maintenant pondérées selon la taille économique et démographique de chaque État membre. Les grandes puissances économiques africaines, notamment le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Maroc, contribuent de manière plus importante à ce budget.
Cette nouvelle dynamique suscite un dialogue actif sur la gouvernance financière de l’UA, exigeant plus de transparence et d’efficacité dans l’utilisation des fonds. L’UA ambitionne ainsi non seulement de financer ses opérations courantes mais aussi ses projets phares : maintien de la paix, intégration économique, gestion du changement climatique et santé publique.
Défis et opportunités
La collecte reste difficile pour certains pays confrontés à des pressions budgétaires et crise économique. Par ailleurs, la taxe à l’importation soulève des interrogations économiques, certains craignant des impacts sur les échanges commerciaux intra-africains et avec l’extérieur.
Néanmoins, ce mouvement progressif vers l’autofinancement est une opportunité pour l’Afrique de consolider sa voix politique et de mieux contrôler les politiques de développement et de sécurité.
Perspectives pour le futur
Avec cette hausse historique, l’Union africaine poursuit sa transformation vers un acteur majeur mondial disposant d’une autonomie accrue. La clé sera de maintenir cet élan, développer la coopération régionale et assurer la bonne gouvernance pour garantir l’efficacité et la continuité de ce financement.