Ce 23 mai 2025, une nouvelle vague d’arrestations a frappé Istanbul dans le cadre de l’enquête visant Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul et principal opposant politique au président Recep Tayyip Erdogan. Ces arrestations, qui touchent des proches collaborateurs et des membres de l’administration municipale, suscitent l’inquiétude au sein des communautés étrangères, notamment africaines, installées en Turquie. Elles interrogent sur l’état de la démocratie turque et sur la place des diasporas dans un pays en pleine recomposition politique.
Imamoglu, figure de proue de l’opposition turque
Élu en 2019 à la tête de la plus grande ville de Turquie, Ekrem Imamoglu incarne l’espoir d’une alternance démocratique face à un pouvoir de plus en plus autoritaire. Depuis plusieurs mois, il fait l’objet d’enquêtes judiciaires pour « abus de pouvoir » et « corruption », accusations qu’il dénonce comme politiquement motivées. La vague d’arrestations du 23 mai vise principalement son entourage, mais elle envoie aussi un message à l’ensemble de la société civile et des minorités.
Des conséquences pour les diasporas africaines
La Turquie accueille une importante communauté africaine, composée d’étudiants, de commerçants, de réfugiés et de professionnels. Beaucoup voient dans les tensions politiques actuelles une menace pour leur sécurité et leur intégration. « Nous suivons la situation avec inquiétude », confie Aïcha, étudiante ivoirienne à Istanbul. « Les arrestations créent un climat de peur, et certains craignent d’être pris pour cible en cas de durcissement du régime. »
Un climat politique de plus en plus tendu
Depuis la tentative de coup d’État de 2016, le gouvernement turc a multiplié les purges dans l’administration, la justice, l’armée et les médias. Les opposants politiques, les journalistes et les militants des droits humains sont régulièrement arrêtés ou poursuivis. Cette répression touche aussi les étrangers, accusés parfois d’ingérence ou de soutien à l’opposition.
Les enjeux pour l’Afrique
La Turquie est devenue ces dernières années un partenaire économique et politique majeur pour de nombreux pays africains. Les échanges commerciaux, les investissements et la coopération universitaire se sont intensifiés. Mais la dégradation du climat politique pourrait remettre en cause cette dynamique et pousser les diasporas africaines à chercher d’autres horizons.
Conclusion : vigilance et solidarité
La vague d’arrestations autour d’Imamoglu est un signal d’alarme pour toutes les diasporas en Turquie. Pour les Africains installés à Istanbul, il s’agit de rester vigilants, de renforcer les réseaux de solidarité et de défendre les droits fondamentaux. L’évolution de la situation politique turque sera scrutée de près, tant par les communautés étrangères que par les partenaires africains du pays.
