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Accueil PolitiqueDroits humains et justice Tunisie – Prison ferme pour trois activistes environnementaux : la répression en question

Tunisie – Prison ferme pour trois activistes environnementaux : la répression en question

par Africanova
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Le 23 mai 2025, la ville de Gabès, dans le sud tunisien, a été le théâtre d’une manifestation citoyenne contre la pollution industrielle. Trois jeunes activistes, dont Dali Rtimi, ont été arrêtés lors de cette mobilisation, relançant le débat sur la criminalisation de l’activisme environnemental en Tunisie45.

Une mobilisation contre la pollution chronique

Depuis des décennies, Gabès est considérée comme une « zone de sacrifice environnemental » en Tunisie. Les habitants dénoncent la pollution générée par les usines de phosphate du Groupe Chimique Tunisien, qui a entraîné une dégradation dramatique de l’environnement local : contamination de l’air, de la mer, des sols, effondrement des écosystèmes marins et perte de moyens de subsistance traditionnels comme la pêche et l’agriculture5.

Le mouvement « Stop Pollution », né après la révolution de 2011, incarne la colère d’une jeunesse confrontée à une crise écologique et sanitaire majeure : taux de cancer élevés, infertilité, maladies respiratoires. Malgré les promesses gouvernementales de relocalisation des usines les plus dangereuses, rien n’a changé sur le terrain5.

Arrestations et répression judiciaire

La manifestation du 23 mai a été brutalement réprimée. Dali Rtimi et deux autres militants ont été arrêtés, accusés d’agression contre un agent public, de rébellion et de constitution de groupe criminel. Ces charges, passibles de dix ans de prison, sont jugées disproportionnées et politiquement motivées par les organisations de défense des droits humains. Les militants affirment avoir subi des violences policières et des privations de droits fondamentaux, notamment l’accès à un avocat5.

La société civile tunisienne, soutenue par Amnesty International, la Ligue tunisienne des droits de l’homme et d’autres ONG, exige la libération immédiate des détenus et la fin des poursuites pénales. Une veillée de solidarité s’est tenue devant le tribunal de Gabès, mobilisant habitants, militants et syndicats4.

Un enjeu national et international

La répression des militants écologistes à Gabès s’inscrit dans un contexte de durcissement politique en Tunisie depuis la réélection du président Kais Saied. Les arrestations d’activistes, de journalistes et d’avocats se multiplient, illustrant une volonté de museler toute contestation, qu’elle soit écologique, sociale ou politique5.

La crise environnementale de Gabès révèle aussi les limites du modèle de développement tunisien, fondé sur l’extractivisme et la marginalisation des populations locales. Les nouveaux projets industriels, présentés comme des initiatives de transition énergétique, suscitent la méfiance des habitants, qui craignent une répétition des erreurs du passé5.

Conclusion

L’affaire des trois activistes de Gabès met en lumière l’urgence d’une transition écologique juste et inclusive en Tunisie. Elle pose la question du respect des droits fondamentaux dans la lutte pour l’environnement et interpelle la communauté internationale sur la nécessité de soutenir les défenseurs de la planète.

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