Depuis plusieurs semaines, la Tunisie est le théâtre de manifestations populaires d’une ampleur inédite, déclenchées par la montée des prix des carburants et une crise économique exacerbée. Ces soulèvements sociaux, concentrés dans les grandes villes comme Tunis, Sfax et Sousse, traduisent un profond mécontentement vis-à-vis des politiques gouvernementales et des conditions de vie difficiles.
Le prix de l’essence a augmenté de près de 25% en quelques mois, affectant lourdement le pouvoir d’achat des populations, notamment celles des classes moyennes et modestes. Cette flambée des prix impacte mécaniquement le coût des transports, de la nourriture et des services essentiels, accentuant un climat de précarité.
Les manifestations, qui rassemblent des travailleurs, des syndicats et des jeunes, exigent des mesures fortes pour contenir l’inflation, relancer l’économie et combattre la corruption endémique. Les revendications portent aussi sur une meilleure transparence dans la gestion des fonds publics et une réforme plus juste du système fiscal.
Le gouvernement tunisien, confronté à cette pression sociale croissante, a tenté d’apaiser la situation par des promesses de subventions ciblées et de négociations avec les organisations syndicales. Toutefois, les critiques persistent quant à l’efficacité et la durée de ces mesures temporaires.
La situation économique tunisienne est par ailleurs fragilisée par un endettement public important, une croissance faible et un secteur touristique encore fragile après les crises successives. Le FMI et les partenaires internationaux appellent à des réformes structurelles pour stabiliser la situation macroéconomique et favoriser une reprise durable.

Par ailleurs, le contexte politique reste tendu, avec des élections prévues en 2026 qui aggravent les rivalités entre les partis et compliquent la gouvernance de crise. Les observateurs soulignent que la capacité du gouvernement à répondre aux attentes sociales sera déterminante pour éviter un embrasement plus large.
En parallèle, la société civile joue un rôle actif, organisant des dialogues et des actions de sensibilisation pour promouvoir un développement plus équitable et inclusif.
L’avenir politique et économique de la Tunisie dépendra donc largement de la manière dont cette crise sociale sera gérée dans les mois à venir.