La Tunisie s’est illustrée cette année par une mobilisation citoyenne d’envergure en faveur de la population de Gaza. La caravane “Assoumoud”, mot arabe signifiant “résistance”, a rassemblé plus de 1 500 citoyens tunisiens, maghrébins et africains pour acheminer une aide humanitaire d’urgence vers la bande de Gaza, assiégée et meurtrie par des mois de conflit. Cette initiative, inédite par son ampleur et sa coordination, témoigne du réveil de la société civile tunisienne et de la solidarité maghrébine face à la crise palestinienne.
Une organisation citoyenne exemplaire
La préparation de la caravane a mobilisé des dizaines d’associations, de syndicats, de médecins, d’étudiants et de simples citoyens. En quelques semaines, des fonds ont été collectés, des vivres et du matériel médical rassemblés, et une logistique complexe mise en place pour permettre le passage des frontières et l’acheminement de l’aide jusqu’à Rafah, seule porte d’entrée vers Gaza.
Les réseaux sociaux ont joué un rôle clé dans la mobilisation, permettant de fédérer les énergies et de diffuser l’information à grande échelle. Des personnalités publiques, des artistes et des sportifs ont également apporté leur soutien, donnant à l’initiative une visibilité nationale et internationale.
Un parcours semé d’embûches
Acheminer une caravane humanitaire vers Gaza n’est pas une mince affaire. Les organisateurs ont dû composer avec les contraintes administratives, les autorisations à obtenir auprès des autorités égyptiennes, et les risques liés à la sécurité des volontaires. Malgré ces obstacles, la détermination des participants n’a jamais faibli. “Nous savions que ce serait difficile, mais nous ne pouvions pas rester indifférents à la souffrance du peuple palestinien”, explique Leïla, infirmière bénévole.
Le passage par la frontière de Rafah a nécessité une coordination étroite avec les ONG palestiniennes et les autorités locales. Une fois sur place, la distribution de l’aide s’est faite dans des conditions parfois chaotiques, mais toujours dans le respect de la dignité des bénéficiaires.
Un impact au-delà des frontières
La caravane “Assoumoud” a eu un impact considérable, bien au-delà des frontières tunisiennes. Elle a inspiré d’autres initiatives similaires au Maroc, en Algérie et dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. La diaspora tunisienne, notamment en Europe et au Moyen-Orient, s’est également mobilisée pour soutenir l’opération, envoyant des fonds et relayant l’information sur les réseaux sociaux.
Sur le plan politique, cette mobilisation a poussé les autorités tunisiennes à réaffirmer leur soutien à la cause palestinienne et à appeler à une intensification de l’aide internationale. Plusieurs députés et responsables politiques ont salué l’initiative, y voyant le signe d’une société civile dynamique et engagée.
Vers une solidarité durable
Au-delà de l’urgence, les organisateurs de la caravane souhaitent inscrire leur action dans la durée. Des projets de jumelage entre villes tunisiennes et palestiniennes, la création d’un fonds maghrébin pour la reconstruction de Gaza et l’envoi régulier de missions médicales figurent parmi les pistes envisagées.
La caravane “Assoumoud” marque un tournant dans la solidarité africaine avec la Palestine. Elle montre que, face à l’injustice et à la souffrance, la mobilisation citoyenne peut faire la différence. Pour de nombreux Tunisiens, cette expérience restera gravée comme un moment fort d’unité, de générosité et d’engagement pour la justice.
