Chapeau
Face à l’intensification des violences et à la dégradation humanitaire dans les territoires palestiniens, un comité ad hoc de l’ONU a lancé une mise en garde solennelle contre le risque d’« une autre Nakba ». Cette référence à la catastrophe de 1948, qui a vu l’exode massif de centaines de milliers de Palestiniens, résonne douloureusement dans un contexte marqué par les opérations militaires israéliennes, les déplacements forcés et les menaces de changement démographique. Retour sur les faits, les réactions et les enjeux de cette alerte internationale.
Une situation humanitaire alarmante à Gaza et en Cisjordanie
Depuis plusieurs mois, la bande de Gaza et la Cisjordanie connaissent une recrudescence des violences : bombardements, incursions militaires, démolitions de maisons et restrictions de circulation se multiplient. Selon l’ONU, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés depuis le début de l’année 2025, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique.
Les infrastructures de santé, d’éducation et d’approvisionnement en eau sont gravement endommagées, tandis que les agences humanitaires peinent à accéder aux populations les plus vulnérables. Les Nations unies alertent sur le risque de famine, d’épidémies et de nouvelles vagues de déplacements massifs.
Le spectre d’une nouvelle Nakba
C’est dans ce contexte que le comité ad hoc de l’ONU, chargé du suivi de la situation au Proche-Orient, a mis en garde contre la possibilité d’« une autre Nakba ». Le terme, qui signifie « catastrophe » en arabe, fait référence à l’exode de 1948, lorsque plus de 700 000 Palestiniens ont été contraints de fuir ou d’être expulsés de leurs terres lors de la création de l’État d’Israël.
Les membres du comité estiment que les opérations militaires actuelles, les projets d’annexion et les démolitions de villages palestiniens pourraient entraîner un déplacement massif de population, avec des conséquences irréversibles sur la démographie et la stabilité régionale.
Réactions internationales et diplomatiques
L’alerte de l’ONU a suscité de vives réactions dans la communauté internationale. Plusieurs pays européens, dont la France et l’Espagne, ont exprimé leur inquiétude face au risque de changement démographique forcé et appelé à un arrêt immédiat des violences. L’Union européenne a réaffirmé son opposition à toute modification unilatérale du statut des territoires palestiniens et soutient la solution à deux États.
Les États-Unis, tout en réaffirmant leur soutien à la sécurité d’Israël, ont exhorté à la retenue et à la protection des civils. Les pays arabes, quant à eux, dénoncent une politique de « nettoyage ethnique » et réclament une intervention urgente du Conseil de sécurité.
Les enjeux du droit international et de la responsabilité collective
Le comité ad hoc rappelle que le transfert forcé de population constitue une violation grave du droit international humanitaire. L’ONU appelle à la protection des civils, à l’accès humanitaire sans entrave et au respect des résolutions internationales sur la question palestinienne.
Les ONG et les défenseurs des droits humains insistent sur la nécessité d’une enquête indépendante sur les violations commises et sur la responsabilité des acteurs impliqués. La communauté internationale est appelée à agir pour prévenir une catastrophe humanitaire et politique aux conséquences durables.
Conclusion
L’avertissement du comité ad hoc de l’ONU sur le risque d’« une autre Nakba » dans les territoires palestiniens souligne l’urgence d’une mobilisation internationale pour protéger les civils, garantir le respect du droit et relancer les efforts de paix. La stabilité du Proche-Orient dépendra de la capacité des acteurs régionaux et mondiaux à prévenir une nouvelle tragédie et à ouvrir la voie à une solution politique durable.
