Introduction
À l’approche de l’élection présidentielle prévue en juillet 2025, le Burkina Faso est le théâtre de vives tensions politiques et sécuritaires. Entre menace terroriste persistante, défiance envers les institutions et mobilisation citoyenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est appelée à jouer un rôle crucial pour garantir la tenue d’un scrutin transparent et pacifique. Analyse d’une situation explosive qui interpelle toute la région.
Un climat politique sous haute tension
Depuis plusieurs mois, la vie politique burkinabè est marquée par une polarisation croissante. Les partis d’opposition dénoncent un climat d’intimidation, des arrestations arbitraires et des restrictions à la liberté de la presse. Le gouvernement, quant à lui, insiste sur la nécessité de préserver l’ordre public face aux menaces terroristes et à la désinformation.
La société civile, très active, multiplie les appels au respect du calendrier électoral et à la transparence du processus. Les réseaux sociaux bruissent de rumeurs et de débats, témoignant de la forte attente populaire autour de ce scrutin décisif.
La menace sécuritaire, un enjeu majeur
Le Burkina Faso reste l’un des pays les plus touchés par la violence djihadiste au Sahel. Plus de deux millions de personnes sont déplacées internes, et de vastes zones échappent au contrôle de l’État. Cette insécurité complique sérieusement l’organisation des élections, en particulier dans les régions du Nord et de l’Est.
Des ONG et des observateurs internationaux alertent : sans mesures exceptionnelles, des millions de Burkinabè risquent d’être privés de leur droit de vote, accentuant le risque de contestation post-électorale.
La CEDEAO à la manœuvre
Face à ces défis, la CEDEAO multiplie les missions d’observation et de médiation. L’organisation a récemment dépêché une délégation de haut niveau à Ouagadougou pour rencontrer les différents acteurs : gouvernement, opposition, société civile et partenaires internationaux.
Objectif : encourager le dialogue, garantir la sécurité des bureaux de vote et assurer la transparence du processus électoral. La CEDEAO insiste aussi sur la nécessité de respecter les droits fondamentaux et de permettre une compétition électorale équitable.

Les enjeux pour la région
- Stabilité régionale : Un scrutin contesté ou entaché de violence pourrait déstabiliser l’ensemble du Sahel, déjà fragilisé par les crises au Niger et au Mali voisins.
- Crédibilité de la CEDEAO : L’organisation joue sa légitimité sur sa capacité à prévenir les crises et à accompagner des transitions démocratiques réussies.
- Mobilisation citoyenne : Le taux de participation et l’acceptation des résultats seront des indicateurs clés de la santé démocratique du Burkina Faso.
Les perspectives
À quelques semaines du scrutin, l’incertitude demeure. Le gouvernement promet des mesures de sécurité renforcées et une transparence totale, tandis que l’opposition et la société civile maintiennent la pression. La CEDEAO, quant à elle, reste en alerte, prête à intervenir en cas de dérapage.
Conclusion
Le Burkina Faso vit un moment charnière de son histoire politique. La réussite ou l’échec de ce scrutin aura des répercussions bien au-delà de ses frontières. Plus que jamais, la vigilance de la CEDEAO, l’engagement des citoyens et la responsabilité des leaders politiques seront déterminants pour préserver la paix et la démocratie dans la région.