Le nord-ouest du Mali, et notamment la région de Kayes, est frappé depuis plusieurs semaines par un blocus affectant gravement la mobilité des populations et l’approvisionnement en biens essentiels. Des voyageurs, commerçants et habitants racontent les conditions difficiles qui régissent désormais leurs déplacements au quotidien, dans un contexte de tensions sociales et sécuritaires exacerbées.
Plusieurs témoins décrivent des contrôles militaires renforcés, ralentissements interminables aux points de passage, et un climat d’insécurité qui limite les échanges économiques. Une situation qui perturbe fortement les activités agricoles, commerciales et l’accès aux soins médicaux. Ces restrictions soulèvent des inquiétudes légitimes quant à la santé et au bien-être des populations locales, déjà fragilisées par la pauvreté endémique.
Face à ces difficultés, le gouvernement malien a lancé un appel clair appelant à la levée du blocus et à la liberté de circulation sur l’ensemble du territoire. Dans un communiqué publié début septembre 2025, il souligne que « la libre circulation est essentielle pour assurer la cohésion sociale et le développement économique des régions concernées ». Le ministère de l’intérieur promet des initiatives pour rétablir des conditions sécuritaires acceptables tout en garantissant la sûreté des populations.
Cependant, ces annonces peinent à dissiper les tensions sur le terrain. Des groupes armés dissidents et des factions locales exploitent la situation pour renforcer leur emprise, multipliant les actes de violence et les menaces. Cette situation alarmante nécessite une action urgente et coordonnée, non seulement au niveau national, mais aussi au plan régional, dans le cadre du G5 Sahel.

Les populations locales, souvent prises en otage des jeux de pouvoir, expriment un profond sentiment d’abandon. La détérioration des infrastructures et la rareté des produits de première nécessité sont autant de facteurs qui compromettent la résilience des communautés.
Les ONG présentes appellent à une stratégie intégrée renforçant la paix, la sécurité et le développement inclusif. L’accès humanitaire doit être garanti rapidement pour éviter que la crise ne s’aggrave.
Ce blocus à Kayes est emblématique des défis sécuritaires et sociaux qui pèsent sur le Mali, à un moment où le pays tente de renouer avec une stabilité après de longues années de conflits.