Introduction : un projet controversé
Le projet de code pastoral proposé par le gouvernement tchadien en 2025 suscite une vive opposition, accusée de menacer la coexistence pacifique entre communautés sédentaires et pastorales. Ce texte réglemente la gestion des terres et des ressources dans les zones d’élevage, un secteur clé de l’économie et du mode de vie traditionnel au Tchad.
Pour les autorités, il s’agit d’une réforme nécessaire pour encadrer les pratiques et réduire les conflits récurrents. Pour l’opposition et plusieurs acteurs sociaux, le projet risque d’exacerber les tensions ethniques et territoriales.
Les enjeux du code pastoral
Le Tchad compte une population pastorale importante, dont la mobilité dépend des parcours d’élevage saisonniers. Le code pastoral vise à définir les règles d’accès aux pâturages et points d’eau, à organiser la sécurisation des territoires et à favoriser la cohabitation avec les agricultures sédentaires.
Cependant, certains voient dans ce code une tentative de restriction des droits traditionnels des pasteurs, sans consultations suffisantes.
Argumentaires et critiques
Les opposants et les ONG dénoncent un texte élaboré sans réelle concertation, qui pourrait marginaliser les communautés pastorales, en particulier dans les régions à fortes tensions intercommunautaires.
« Ce projet risque d’officialiser des discriminations, alors que notre pays a besoin de réconciliation », affirme un leader communautaire.
Le gouvernement défend son texte comme un outil de modernisation indispensable à la paix sociale et à la sécurité alimentaire.
Impact potentiel sur la stabilité régionale
Les conflits pastoraux sont souvent à l’origine de violences locales meurtrières, notamment dans le sud et l’est du Tchad. Une réglementation mal conçue pourrait accentuer ces fractures, avec des répercussions sur les pays voisins où des pastoraux tchadiens se déplacent.
La question soulève un débat plus large sur la gestion des terres en Afrique sahélienne, où changement climatique et pression démographique complique les équilibres.
Perspectives
Le dialogue reste ouvert, avec des appels au gouvernement pour intégrer davantage les communautés concernées dans le processus législatif. Une adaptation du projet pourrait limiter les risques et favoriser un consensus durable.
Conclusion
Le code pastoral tchadien cristallise les tensions entre modernisation institutionnelle et préservation des usages traditionnels. Sa réussite dépendra largement de la capacité à concilier ces deux dimensions pour assurer la paix et le développement durable.