Le 17 juin 2025, la Haute Cour de Tanzanie a rendu une décision historique en autorisant l’opposant Tundu Lissu à assurer lui-même sa défense lors de son procès très médiatisé. Cette victoire judiciaire, saluée par la société civile et les défenseurs des droits humains, marque une étape importante pour la démocratie et la réforme de la justice dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Un opposant emblématique face à la justice
Tundu Lissu, avocat de formation et figure de proue de l’opposition tanzanienne, est poursuivi pour « incitation à la haine » et « atteinte à la sécurité de l’État » après des déclarations critiques envers le gouvernement. Blessé lors d’une tentative d’assassinat en 2017, exilé plusieurs années en Europe, il est revenu en Tanzanie pour participer à la vie politique et défendre les droits fondamentaux.
Son procès, suivi de près par les médias nationaux et internationaux, est devenu un symbole de la lutte pour l’indépendance de la justice et la liberté d’expression en Tanzanie.
La décision de la Haute Cour : un précédent pour l’autodéfense
En autorisant Tundu Lissu à se représenter lui-même, la Haute Cour tanzanienne reconnaît le droit fondamental de tout citoyen à assurer sa propre défense, même dans les affaires les plus sensibles. Cette décision, rare dans la jurisprudence tanzanienne, est saluée comme un progrès majeur par les ONG et les avocats militants, qui y voient un signe d’ouverture du système judiciaire.
Pour Lissu, c’est l’occasion de porter sa cause devant le public et de dénoncer les dérives autoritaires du pouvoir. « Je veux montrer que la justice appartient au peuple et que personne n’est au-dessus des lois », a-t-il déclaré à la sortie de l’audience.
Un enjeu pour la démocratie et la société civile
Le procès de Tundu Lissu intervient dans un contexte de crispation politique, marqué par la répression des opposants, la restriction des libertés publiques et la montée des tensions sociales. La société civile, mobilisée autour de la figure de Lissu, voit dans ce procès un test décisif pour l’avenir de la démocratie tanzanienne.
Les organisations internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, appellent les autorités à garantir un procès équitable et à respecter les droits de la défense. La communauté internationale suit de près l’évolution de l’affaire, qui pourrait influencer la perception de la Tanzanie sur la scène africaine et mondiale.
Analyse : vers une réforme de la justice en Tanzanie ?
La décision de la Haute Cour ouvre la voie à une réflexion sur la réforme du système judiciaire tanzanien, souvent critiqué pour son manque d’indépendance et sa proximité avec le pouvoir exécutif. Pour de nombreux observateurs, le cas Lissu pourrait servir de catalyseur à une modernisation de la justice, fondée sur l’équité, la transparence et le respect des droits fondamentaux.
Conclusion
L’autorisation donnée à Tundu Lissu de se défendre lui-même au tribunal est une victoire symbolique pour la démocratie et l’État de droit en Tanzanie. Elle rappelle que la justice doit rester un rempart contre l’arbitraire et un espace de liberté pour tous les citoyens.