Introduction
La Tanzanie, longtemps citée comme exemple de stabilité politique en Afrique de l’Est, connaît depuis plusieurs années une montée des tensions entre le pouvoir et l’opposition. La figure de proue de cette contestation, Tundu Lissu, fait l’objet d’une pression croissante de la part des autorités. Arrestations, intimidations, restrictions des libertés : la démocratie tanzanienne est-elle en danger ? Cet article décrypte les enjeux de la crise politique et les perspectives pour le pluralisme dans le pays.
I. Tundu Lissu, symbole de la résistance démocratique
1.1. Un opposant charismatique
Avocat, ancien député et candidat à la présidentielle de 2020, Tundu Lissu incarne l’espoir d’une alternance démocratique. Après avoir survécu à une tentative d’assassinat en 2017, il est devenu le principal adversaire du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM).
1.2. Retour en Tanzanie et regain de mobilisation
De retour d’exil en 2023, Lissu a relancé la mobilisation de son parti, Chadema, et multiplié les meetings à travers le pays. Son discours en faveur des libertés publiques, de la justice sociale et de la réforme électorale trouve un écho grandissant, notamment auprès de la jeunesse urbaine.
II. Une répression politique de plus en plus marquée
2.1. Arrestations et intimidations
Depuis début 2025, plusieurs cadres de Chadema ont été arrêtés lors de rassemblements pacifiques. La police invoque des « troubles à l’ordre public », mais l’opposition dénonce une volonté de museler toute contestation.
2.2. Restrictions des libertés
Les autorités multiplient les interdictions de manifestations, les coupures d’Internet lors d’événements politiques et les pressions sur les médias indépendants. Les ONG de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme.
2.3. Un climat de peur
Les militants de l’opposition témoignent de menaces, de harcèlement judiciaire et de surveillance accrue. Certains choisissent l’exil, d’autres persistent dans la lutte démocratique malgré les risques.

III. Les enjeux pour la démocratie tanzanienne
3.1. Un pluralisme menacé
La domination du CCM, au pouvoir depuis l’indépendance, limite l’alternance politique. Les réformes électorales promises tardent à se concrétiser, alimentant la frustration de l’opposition.
3.2. La société civile en résistance
Malgré la répression, des organisations de la société civile, des avocats et des journalistes continuent de défendre les droits et libertés fondamentaux. Des campagnes de sensibilisation sont menées pour encourager la participation citoyenne.
3.3. Le rôle de la communauté internationale
L’Union africaine, l’Union européenne et les États-Unis appellent régulièrement au respect des droits de l’homme et à l’ouverture de l’espace politique. La Tanzanie, soucieuse de son image, doit composer avec ces pressions extérieures.
IV. Quelles perspectives pour 2025 et au-delà ?
4.1. Risque de radicalisation ou ouverture politique ?
Si la répression se poursuit, le risque est grand de voir une radicalisation de l’opposition et une montée des tensions sociales. À l’inverse, une ouverture du dialogue politique pourrait apaiser le climat et renforcer la légitimité des institutions.
4.2. L’enjeu des élections à venir
Les prochaines échéances électorales seront un test pour la démocratie tanzanienne. La capacité du pouvoir à garantir un scrutin libre et transparent sera scrutée de près, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Conclusion
La Tanzanie est à la croisée des chemins. Le traitement réservé à l’opposition et à Tundu Lissu révèle les fragilités d’un système politique en quête de légitimité. Pour préserver la stabilité et la réputation du pays, les autorités doivent garantir le respect des droits fondamentaux et ouvrir un véritable dialogue avec toutes les forces vives de la nation.