À seulement quatre semaines de la présidentielle tanzanienne prévue en octobre 2025, l’attention des acteurs politiques se concentre sur Zanzibar. Cette région semi-autonome est devenue un enjeu clé pour l’opposition qui espère y remporter un succès stratégique capable d’ébranler la majorité au pouvoir, représentée par le Chama Cha Mapinduzi (CCM). L’élection à Zanzibar est ainsi un microcosme du défi démocratique que la véritable Tanzanie doit relever.
Zanzibar, un bastion de l’opposition historique
Zanzibar possède une histoire politique particulière, avec une opposition plus puissante et organisée qu’ailleurs en Tanzanie continentale. Ses élections locales ont souvent été très disputées, avec de nombreuses accusations de manipulation et de violences électorales. Cette fois-ci, l’opposition parie sur une forte mobilisation, estimant que le vote à Zanzibar pourrait envoyer un message fort à Dar es Salaam, la capitale politique.
La campagne est marquée par des tensions palpables, une surveillance accumulée des partis et des parfois des restrictions à la liberté d’expression.
Un examen sous tension
L’environnement électoral à Zanzibar est lourd, avec la multiplication des intimidations et un contrôle serré de la presse. L’opposition dénonce une instrumentalisation de l’administration pour favoriser le parti au pouvoir.
La population, notamment les jeunes, manifeste un désir palpable de changement, soutenu par un mouvement citoyen engagé.
Le poids de l’enjeu national
La bataille électorale se joue aussi bien à Zanzibar qu’au niveau national, où le CCM reste largement dominant mais subit une contestation croissante. L’issue à Zanzibar pourrait conditionner le rapport de forces lors de la présidentielle, affectant la composition du gouvernement et les politiques futures.
Un résultat favorable à l’opposition serait vécu comme un bouleversement politique majeur, renforçant les appels à la démocratie et à l’ouverture.
Jeux pour la démocratie tanzanienne
Au-delà d’un simple enjeu électoral, la situation à Zanzibar pose la question cruciale de la qualité de la démocratie en Tanzanie. Le respect des droits politiques, la tenue d’élections équitables et la garantie de la liberté d’expression seront les clés pour assurer la crédibilité du processus.
La communauté internationale observe avec vigilance, consciente que la stabilité régionale dépend en partie de cette élection.