En juillet 2025, la province de Soueïda, dans le sud-est de la Syrie, a été le théâtre d’affrontements violents entre communautés bédouines et druzes, faisant au moins 37 morts et plusieurs dizaines de blessés. Cette flambée de violence intercommunautaire, qui intervient dans un contexte de fragilité persistante du pays, soulève de graves inquiétudes quant à la stabilité régionale et à la capacité du gouvernement syrien à rétablir l’ordre et la cohésion sociale.
Un conflit enraciné dans des rivalités historiques et économiques
Les tensions entre les Bédouins, traditionnellement nomades et souvent marginalisés, et les Druzes, communauté ethno-religieuse établie et influente dans la région, sont anciennes. Elles portent sur des questions de territoire, de ressources naturelles, de contrôle des routes commerciales et d’accès aux services publics. La guerre civile syrienne, en affaiblissant l’État central, a exacerbé ces rivalités, donnant lieu à des cycles de représailles et à une militarisation croissante des groupes locaux.
Les affrontements récents ont éclaté suite à un différend sur l’appropriation de terres agricoles et de pâturages, mais s’inscrivent dans un contexte plus large de compétition pour le pouvoir local et d’influence politique.
Le bilan humain et matériel
Selon les sources locales et les organisations humanitaires, au moins 37 personnes ont perdu la vie, dont plusieurs civils, et plus de 50 ont été blessées. Des villages ont été partiellement détruits, des familles déplacées et des infrastructures essentielles endommagées. Les hôpitaux de Soueïda, déjà sous pression, peinent à faire face à l’afflux de victimes.
Les autorités syriennes ont déployé des forces de sécurité pour rétablir le calme, mais la méfiance entre communautés et la prolifération d’armes légères compliquent la situation.
Conséquences sur la stabilité régionale
La province de Soueïda, située à la frontière avec la Jordanie et proche des zones contrôlées par différentes factions syriennes, est un carrefour stratégique. Les violences intercommunautaires risquent d’entraîner une déstabilisation accrue, avec des répercussions possibles sur les flux migratoires, la sécurité transfrontalière et les relations diplomatiques dans la région.
Les puissances régionales, notamment la Russie, l’Iran et la Turquie, qui ont des intérêts en Syrie, surveillent de près cette crise, conscients que toute escalade pourrait compliquer leurs plans et fragiliser davantage le fragile équilibre syrien.
Appels à la paix et à la réconciliation
Les leaders communautaires, les ONG locales et internationales appellent à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de dialogues intercommunautaires. Des initiatives de médiation sont en cours, visant à rétablir la confiance, à organiser l’aide humanitaire et à promouvoir des solutions durables pour la gestion des ressources et la cohabitation pacifique.
La reconstruction sociale et économique de Soueïda apparaît comme une condition sine qua non pour prévenir de nouvelles violences et contribuer à la paix dans une Syrie toujours marquée par les séquelles de la guerre.