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Souveraineté alimentaire : les nouveaux défis post-Ukraine pour la France

par Africanova
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Introduction

La guerre en Ukraine et la succession de crises climatiques ont bouleversé l’équilibre agricole et alimentaire en France. Face à la volatilité des cours mondiaux, à la rupture de certaines chaînes logistiques et à la hausse des prix des engrais, la question de la souveraineté alimentaire s’impose comme un enjeu national. Alors que le pays dépend encore massivement des importations pour certaines protéines, fruits, légumes et intrants, quelles solutions se dessinent ? Le modèle agricole français peut-il sauvegarder sa résilience et sa capacité exportatrice dans ce nouveau contexte ?

Conséquences directes du conflit ukrainien

  • Hausse des prix : En 18 mois, blé, maïs, colza ont vu leur prix bondir de 35 à 60 %. Les engrais azotés, dont l’Ukraine et la Russie sont de grands fournisseurs, ont parfois doublé.
  • Difficultés logistiques : Les exportations ukrainiennes étant freinées, la France a dû réajuster ses achats et ses contrats d’exportation : céréaliers, meuniers et industriels revoient leurs plans à la hâte.
  • Dépendance stratégique : Près de 42% des besoins en protéines végétales françaises restent importés (soja, tourteau, maïs), principalement du Brésil, d’Argentine et désormais de pays africains.

Sécheresse, climat, et bouleversement des filières

La sécheresse qui touche le pays en 2025 aggrave la tension sur les rendements. La production de fruits, de légumes, de maïs est en berne ; le secteur laitier souffre de la hausse du prix de l’herbe et de la baisse de la fertilité des prairies.

L’irrigation devient un enjeu politique et environnemental central. Les conflits sur l’eau s’intensifient entre agriculteurs, collectivités et écologistes. La rotation des cultures, l’introduction du sorgho ou du pois protéagineux progressent lentement.

France, grenier ou dépendant alimentaire ?

La filière céréalière résiste grâce à la taille de ses exploitations, à la coopération agricole et à l’innovation (semences, big data, robotique). Les éleveurs, en revanche, voient leur marge grignotée. Les petits producteurs, maraîchers, éleveurs de montagne et bio connaissent une recrudescence des cessations d’activité.

Mesures publiques et mobilisation

Le gouvernement lance en 2025 un plan « Résilience et Souveraineté » de 3,2 milliards d’euros pour soutenir l’irrigation durable, la relocalisation des rotations, la transition vers les légumineuses, et la souveraineté en semences.

Les cantines scolaires, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution sont sommés de privilégier le « made in France ». Des mécanismes de prix plancher sont à l’étude. En parallèle, la réforme de la PAC est pensée pour renforcer les petites exploitations et l’agriculture de conservation.

Vers une souveraineté alimentaire “nouvelle génération” ?

Pour de nombreux agronomes et économistes, le vrai enjeu est de pousser plus loin la diversification : agroécologie, filières courtes, digitalisation de la chaîne logistique, régulation des importations stratégiques.

Le syndicalisme agricole s’inquiète toutefois de la rentabilité, du surcoût du bio, des tensions sur la transmission des exploitations. La souveraineté alimentaire ne sera possible que par l’innovation, la coopération inter-filière et une réelle mobilisation citoyenne pour la qualité et l’origine.

Conclusion

La souveraineté alimentaire française reste possible, mais à condition d’articuler résilience locale, innovation technique et solidarités internationales. Le pari ne sera gagné qu’avec une agriculture diversifiée, économe en ressources et adaptée à l’instabilité mondiale.

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