La situation humanitaire au Soudan continue de se détériorer, selon le dernier rapport alarmant de la commission d’enquête internationale. Depuis le début du conflit armé entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), des millions de civils sont pris au piège des violences, confrontés à des pénuries alimentaires, à l’insécurité et à l’effondrement des services de base. Les témoignages recueillis par la commission dressent un tableau sombre d’une population épuisée, en quête de protection et d’assistance.
Les combats qui se sont intensifiés dans les grandes villes comme Khartoum, El Fasher et Nyala ont provoqué des déplacements massifs. Selon les Nations unies, plus de 8 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ou ont cherché refuge dans les pays voisins, principalement le Tchad, l’Égypte et le Soudan du Sud. Les camps de réfugiés, déjà surpeuplés, peinent à faire face à l’afflux de nouveaux arrivants, aggravant les risques de maladies, de malnutrition et de violences sexuelles.
La commission d’enquête met en cause la responsabilité des deux parties au conflit, accusées de violations graves du droit international humanitaire. Les rapports font état d’attaques délibérées contre des civils, de pillages, de destructions d’infrastructures essentielles et de blocages de l’aide humanitaire. Les écoles, les hôpitaux et les marchés sont régulièrement pris pour cibles, privant la population d’accès aux soins, à l’éducation et à la nourriture. Les ONG et les agences onusiennes alertent sur le risque imminent de famine, en particulier dans les zones rurales isolées.
Face à cette crise, la communauté internationale est appelée à intensifier ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu durable et garantir l’acheminement de l’aide humanitaire. Les diplomates africains, en coordination avec l’Union africaine, multiplient les initiatives pour relancer le dialogue entre les belligérants, mais les négociations restent dans l’impasse. Les organisations humanitaires réclament un accès sans entrave aux populations vulnérables et la protection des travailleurs humanitaires, souvent pris pour cible ou entravés dans leur mission.
La société civile soudanaise, malgré les risques, continue de se mobiliser pour venir en aide aux plus démunis. Des réseaux de solidarité se sont organisés dans les quartiers, distribuant vivres, médicaments et abris de fortune. Les femmes, en première ligne de la crise, jouent un rôle crucial dans la survie des familles et la transmission des informations sur les risques et les besoins prioritaires.
Les conséquences de la crise soudanaise dépassent les frontières du pays. L’instabilité menace la sécurité régionale, avec des répercussions sur les flux migratoires, la criminalité transfrontalière et la stabilité des États voisins. Les experts appellent à une approche globale, combinant aide d’urgence, soutien au développement et efforts diplomatiques pour restaurer la paix et la sécurité.
En conclusion, le rapport de la commission d’enquête internationale sur le Soudan rappelle l’urgence d’une mobilisation collective face à une crise humanitaire sans précédent. La protection des civils, l’accès à l’aide et la recherche d’une solution politique durable doivent rester au cœur des priorités africaines et internationales. L’avenir du Soudan, et au-delà celui de la région, dépendra de la capacité des acteurs à agir rapidement et efficacement pour sauver des vies et restaurer l’espoir.
