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Soudan – Guerre et chaos à Khartoum, bilan humain, enjeux régionaux et perspectives de sortie de crise

par Africanova
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Khartoum, la capitale du Soudan, est plongée depuis plusieurs mois dans une spirale de violence inédite. Les combats entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, ont transformé la métropole en un champ de ruines. Cette guerre urbaine, qui a éclaté en avril 2023, s’est intensifiée en 2025, provoquant une catastrophe humanitaire majeure et menaçant la stabilité de toute la région.

Une guerre urbaine sans précédent

Les affrontements à Khartoum sont d’une brutalité rare. Les deux camps utilisent artillerie lourde, drones, combats de rue et sièges de quartiers entiers. Les hôpitaux, écoles, marchés et infrastructures vitales sont régulièrement la cible de tirs croisés ou de bombardements. Selon Médecins Sans Frontières, plus de 1 500 civils ont été tués depuis le début de l’année 2025, dont de nombreux enfants, et le nombre de blessés dépasse les 6 000.

La population, prise en étau, tente de fuir la ville, mais les routes sont bloquées, les checkpoints pullulent et les réseaux de transport sont paralysés. Plus de 800 000 personnes auraient quitté Khartoum pour se réfugier dans les régions voisines ou les pays limitrophes, selon l’ONU.

Crise humanitaire et effondrement des services essentiels

La situation humanitaire est alarmante. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux est devenu un luxe pour la majorité des habitants. Les ONG internationales et locales peinent à acheminer l’aide humanitaire, souvent entravées par les combats ou les restrictions imposées par les belligérants.
Les hôpitaux manquent de médicaments, de personnel et d’électricité. Les épidémies de choléra, de paludisme et de rougeole se multiplient, aggravant la détresse des populations vulnérables.

Les écoles sont fermées depuis des mois, privant des centaines de milliers d’enfants d’éducation. Le tissu économique est anéanti : commerces fermés, banques pillées, inflation galopante. La criminalité et les violences sexuelles augmentent dans le chaos ambiant.

Enjeux politiques et acteurs du conflit

La guerre à Khartoum s’inscrit dans une lutte de pouvoir acharnée entre le général Abdel Fattah al-Burhan, chef des FAS, et le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », leader des FSR.
À l’origine, les deux hommes avaient renversé ensemble le régime d’Omar el-Béchir en 2019, promettant une transition démocratique. Mais les rivalités pour le contrôle de l’État, des ressources économiques et du pouvoir militaire ont rapidement dégénéré en conflit ouvert.

Derrière les deux camps, des puissances régionales et internationales tirent les ficelles : Égypte, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Russie, États-Unis, chacun soutenant l’un ou l’autre camp selon ses intérêts stratégiques.

Témoignages de civils pris au piège

Fatima, mère de trois enfants, raconte : « Nous vivons dans la peur constante. Chaque nuit, les bombardements nous empêchent de dormir. Mon mari a été blessé en allant chercher de l’eau. Nous avons tout perdu, mais nous refusons de quitter notre maison. »
Ahmed, étudiant en médecine, témoigne : « J’ai vu des collègues mourir faute de médicaments. Nous improvisons des cliniques dans les caves. Les enfants sont traumatisés, certains ne parlent plus. »

Médiations et tentatives de cessez-le-feu

Face à l’ampleur de la crise, la communauté internationale multiplie les initiatives diplomatiques. L’Union africaine, l’ONU, la Ligue arabe, mais aussi les États-Unis et l’Arabie saoudite, tentent d’imposer des cessez-le-feu, souvent violés quelques heures après leur signature.
Aucune négociation sérieuse n’a pour l’instant abouti à une désescalade durable. Les deux camps restent déterminés à l’emporter militairement, malgré l’épuisement des populations.

Conséquences régionales et risques de contagion

La guerre à Khartoum menace la stabilité de tout le Soudan et de la région du Sahel et de la Corne de l’Afrique. Les flux de réfugiés vers le Tchad, l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan du Sud déstabilisent les pays voisins. Les groupes armés profitent du chaos pour renforcer leur emprise dans le Darfour, au Kordofan et dans l’Est du pays.

Les analystes redoutent une balkanisation du Soudan, avec la multiplication de zones de non-droit et la fragmentation du pouvoir central.

Perspectives de sortie de crise

La sortie de crise passe par plusieurs conditions :

  • Un cessez-le-feu effectif et durable, garanti par des observateurs internationaux.
  • L’ouverture de négociations inclusives, associant toutes les composantes de la société soudanaise.
  • La mise en place d’une transition politique crédible, avec un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel.
  • Un engagement massif de la communauté internationale pour la reconstruction et la réconciliation.

Conclusion : une urgence humanitaire et politique

La guerre à Khartoum est l’une des pires crises humanitaires et politiques de 2025. Son issue déterminera l’avenir du Soudan et la stabilité de toute la région. La mobilisation internationale, la solidarité avec les civils et la pression sur les belligérants sont plus que jamais nécessaires pour éviter une catastrophe encore plus grande.

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