Vagues de violence, villages vidés : un nouvel exode de civils
Depuis la mi-juillet 2025, au moins 18 000 personnes ont fui leurs villages dans la région du Jonglei, dans l’est du Soudan du Sud, après une énième vague de violences opposant groupes armés Dinka, Nuer et Murle. Les affrontements, déclenchés suite à une attaque pour le vol de bétail, ont dégénéré en série de représailles qui ont fait des dizaines de morts, principalement des civils, et incendié six localités.
Les groupes humanitaires et la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) tirent la sonnette d’alarme : la crise des déplacés atteint un niveau critique dans un pays où plus de 2,2 millions de personnes sont déjà sans abri à cause des conflits successifs.
Une instabilité chronique malgré les efforts de paix
Malgré l’Accord de paix de 2018 et plusieurs tentatives de désarmement et de réconciliation, les violences intercommunautaires restent endémiques dans cette jeune nation indépendante. L’accès aux terres fertiles, l’eau et les pâturages, la prolifération d’armes, mais aussi la rivalité politique et la faiblesse de l’État alimentent les cycles de vengeance.
Le président Salva Kiir a appelé chaque communauté à la retenue et ordonné le déploiement de forces spéciales. Les chefs locaux réclament une médiation élargie impliquant l’Union africaine, tandis que l’ONU demande une amplification de l’aide d’urgence.
Conséquences humanitaires : appels à la solidarité internationale
Les ONG présentes sur place, telles que Médecins Sans Frontières et le Programme alimentaire mondial, alertent sur le risque de famine : la plupart des déplacés n’ont emporté ni vivres ni abri, et la saison des pluies complique l’acheminement des secours. Les centres de santé sont débordés par les blessés et les enfants souffrant de malnutrition.
Face à l’urgence, l’ONU a débloqué un fonds humanitaire d’urgence de 10 millions de dollars, mais les besoins sont largement supérieurs.
Une paix durable encore incertaine
Le gouvernement sud-soudanais affirme vouloir organiser rapidement un sommet intercommunautaire et réactiver les commissions locales de paix. Mais pour les observateurs et la société civile, tant que la question du partage des ressources, la justice pour les victimes et le désarmement effectif ne seront pas traités, la paix à long terme restera une promesse fragile.
