Un sommet décisif pour l’avenir des relations Afrique-Europe
Le Sommet Union africaine–Union européenne, qui se tient cette semaine à Addis-Abeba, marque un moment clé dans la redéfinition du partenariat entre les deux continents. Dans un contexte de crises multiples – sécurité, migrations, climat, commerce – les dirigeants africains et européens affichent la volonté de bâtir une coopération « d’égal à égal », fondée sur le respect mutuel, l’innovation et la solidarité.
Sécurité et lutte contre le terrorisme : une priorité partagée
La sécurité reste au cœur des discussions. De nombreux pays africains, confrontés à la menace djihadiste au Sahel, au bassin du lac Tchad et dans la Corne de l’Afrique, attendent un soutien accru de l’UE en matière de formation, de renseignement et de financement des opérations de maintien de la paix. Les Européens insistent sur la nécessité d’une approche globale, intégrant développement, prévention des conflits et respect des droits humains.
Développement économique et transition verte
L’un des enjeux majeurs du sommet est la relance de l’investissement et la création d’emplois pour la jeunesse africaine. L’UE propose un plan d’investissement massif dans les infrastructures, l’énergie renouvelable, l’agriculture durable et l’économie numérique. Les dirigeants africains réclament une meilleure prise en compte des besoins locaux, la facilitation de l’accès aux marchés européens et la levée des barrières commerciales qui freinent l’exportation des produits africains.
La transition écologique occupe également une place centrale, avec des engagements pour soutenir l’adaptation au changement climatique, la préservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles.

Migration, mobilité et diaspora : vers une approche renouvelée
La question migratoire, souvent source de tensions, fait l’objet d’un dialogue constructif. L’Afrique demande la facilitation de la mobilité légale, la reconnaissance des qualifications et la valorisation du rôle des diasporas dans le développement. L’UE insiste sur la lutte contre les réseaux de passeurs et le renforcement des politiques de retour, tout en s’engageant à soutenir les initiatives de création d’emplois sur le continent.
Renforcement de la gouvernance et des institutions
Le sommet met l’accent sur la nécessité de renforcer la gouvernance, la transparence et l’État de droit. L’UE conditionne une partie de son aide à la mise en œuvre de réformes institutionnelles et à la lutte contre la corruption. Les sociétés civiles africaines, invitées pour la première fois à participer aux discussions, plaident pour une plus grande implication des citoyens dans la définition des politiques publiques.
Perspectives d’un partenariat renouvelé
Les résultats du sommet seront déterminants pour l’avenir des relations Afrique-Europe. Les deux parties s’accordent sur l’urgence d’un partenariat plus équilibré, capable de répondre aux défis du XXIe siècle. L’Afrique, forte de sa jeunesse et de son potentiel, entend peser davantage dans la gouvernance mondiale, tandis que l’Europe cherche à renforcer sa présence face à la concurrence de la Chine, des États-Unis et des puissances émergentes.