Le sommet Finance en Commun, organisé au Cap en juillet 2025, a rassemblé plus de 500 institutions financières publiques, banques de développement, gouvernements, ONG et entreprises pour repenser le financement du développement africain. L’enjeu central : comment réussir la “transition juste”, c’est-à-dire concilier croissance économique, justice sociale et transition écologique dans un continent en pleine mutation ? Ce dossier analyse les débats, les engagements et les perspectives d’une finance africaine au service de l’inclusion, de l’innovation et de la durabilité.
Une finance publique mobilisée pour l’Afrique
Finance en Commun est le plus grand rendez-vous mondial des banques publiques de développement. Pour la première fois, l’Afrique accueille ce sommet, signe de la reconnaissance de son rôle croissant dans la gouvernance financière mondiale. Les participants ont souligné l’urgence de mobiliser des financements massifs pour répondre aux besoins du continent : infrastructures, énergie, santé, éducation, agriculture, climat.
La Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, l’AFD, la Banque islamique de développement et de nombreuses banques nationales africaines ont présenté leurs stratégies pour soutenir la transformation structurelle du continent.
La “transition juste” : un nouveau paradigme pour l’Afrique
La notion de “transition juste” s’impose comme le fil conducteur du sommet. Il s’agit de garantir que la transition vers une économie bas carbone soit socialement équitable, créatrice d’emplois et respectueuse des droits des populations. Les débats ont mis en avant plusieurs priorités :
- Investir dans les énergies renouvelables : solaire, éolien, hydroélectricité, biomasse.
- Soutenir l’agriculture durable et la sécurité alimentaire.
- Développer des infrastructures résilientes face au changement climatique.
- Favoriser l’inclusion financière et l’accès au crédit pour les PME et les femmes entrepreneures.
- Renforcer la protection sociale et la formation professionnelle pour accompagner les transitions industrielles.
Innovations financières et nouveaux instruments
Le sommet a été l’occasion de présenter des innovations financières : green bonds africains, fonds d’investissement à impact social, mécanismes de garantie pour les projets à haut risque, plateformes de financement participatif. Les banques publiques s’engagent à mobiliser 100 milliards de dollars d’ici 2030 pour la transition juste en Afrique.

Des partenariats public-privé sont encouragés pour attirer les investisseurs internationaux, tout en veillant à la transparence, à la soutenabilité de la dette et à la souveraineté des États africains.
Inclusion, genre et jeunesse au centre des priorités
L’inclusion sociale est au cœur du sommet. Les institutions financières s’engagent à financer des projets portés par des femmes, des jeunes, des populations rurales et marginalisées. Des programmes spécifiques visent à renforcer l’entrepreneuriat féminin, l’accès au crédit, la formation digitale et la création d’emplois verts.
La jeunesse africaine, moteur de l’innovation, est encouragée à participer à la conception et à la mise en œuvre des projets financés.
Défis et perspectives
Le sommet a mis en lumière les défis persistants : fragmentation des marchés, accès difficile au financement pour les petites entreprises, risques de surendettement, nécessité de renforcer la gouvernance et la transparence, adaptation aux chocs climatiques et géopolitiques.
La réussite de la transition juste dépendra de la capacité des acteurs africains à s’approprier les outils financiers, à innover et à construire des coalitions solides avec les partenaires internationaux.
Conclusion
Le sommet Finance en Commun au Cap marque un tournant pour la finance africaine. La transition juste devient le nouveau cap pour un développement inclusif, durable et souverain. L’Afrique, forte de ses talents, de sa jeunesse et de ses ressources, a les moyens de devenir un leader mondial d’une finance au service de l’humain et de la planète.