La Somalie, déjà fragilisée par des conflits prolongés et une insécurité chronique, fait face à une épidémie grave de diphtérie qui menace principalement les enfants. Cette résurgence intervient dans un contexte difficile marqué par un accès limité aux soins et une campagne de vaccination freinée par des obstacles sécuritaires et logistiques. Les autorités sanitaires mondiales tirent la sonnette d’alarme sur cette menace grandissante pour la santé publique.
La nature et l’étendue de l’épidémie
La diphtérie, maladie infectieuse évitable par la vaccination, a provoqué plusieurs dizaines de décès en quelques semaines dans les régions du sud et du centre du pays. Le nombre de cas confirmés continue d’augmenter, affectant majoritairement des enfants en bas âge, dont le système immunitaire est vulnérable.
L’épidémie est aggravée par la mauvaise couverture vaccinale, conséquence de plus d’une décennie d’instabilité, et par la restriction d’accès aux zones sous contrôle de groupes armés, qui empêche les campagnes de vaccination et le suivi médical régulier.
Efforts déployés et obstacles rencontrés
L’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont lancé des campagnes d’urgence pour fournir des vaccins, des traitements antitoxines et renforcer la surveillance épidémiologique, mais l’insécurité rend ces efforts difficiles à déployer efficacement.
Par ailleurs, la population locale souffre d’un manque chronique d’infrastructures sanitaires, d’eau potable et d’hygiène, facteurs favorables à la propagation de la maladie.

Conséquences sanitaires et sociales
La diphtérie, si elle n’est pas traitée rapidement, peut provoquer la paralysie et la mort, causant une détresse importante dans des communautés déjà éprouvées. La crainte de la maladie pousse aussi certains parents à éviter les structures de soins, augmentant les risques de transmission non maîtrisée.
Cette crise sanitaire accentue la vulnérabilité des populations et ralentit les efforts de reconstruction sanitaire post-conflit.
Perspectives et recommandations
Pour contenir l’épidémie, un renforcement massif de la vaccination de routine est essentiel, associé à une amélioration urgente des conditions sanitaires. La stabilisation politique et sécuritaire apparaît également comme un facteur clé pour permettre un accès équitable aux soins.
La coopération internationale reste indispensable, avec des plans intégrés prenant en compte la santé, la nutrition et la protection sociale.