Un sanctuaire emblématique contraint de fermer ses portes
Le 4 juin 2025, la direction du Tacugama Chimpanzee Sanctuary, principal refuge pour chimpanzés orphelins de Sierra Leone, a annoncé la fermeture temporaire du site au public. Cette décision, prise pour des raisons financières et sanitaires, met en lumière la fragilité des initiatives de conservation en Afrique de l’Ouest et les menaces croissantes qui pèsent sur la biodiversité de la région.
Le Tacugama Sanctuary, un modèle africain en péril
Créé en 1995, le Tacugama Sanctuary a sauvé plus de 200 chimpanzés, victimes du braconnage, du trafic et de la destruction de leur habitat. Reconnu internationalement, il accueille chaque année des milliers de visiteurs, sensibilise les écoles et collabore avec les autorités pour la protection de la faune. Sa fermeture, même temporaire, est un choc pour les défenseurs de l’environnement et les communautés locales.
Les causes de la fermeture : finances, santé et sécurité
La pandémie de Covid-19, la baisse du tourisme, l’augmentation des coûts et la multiplication des épidémies animales ont fragilisé la viabilité du sanctuaire. Les recettes issues des visites ne suffisent plus à couvrir les besoins alimentaires, vétérinaires et logistiques. Des cas de maladies infectieuses, dont la fièvre jaune et la grippe simienne, ont été détectés chez certains pensionnaires, imposant des mesures de quarantaine et de biosécurité.
Un signal d’alarme pour la biodiversité africaine
La Sierra Leone abrite l’une des dernières populations de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, une espèce classée en danger critique d’extinction par l’UICN. Le braconnage, la déforestation et l’expansion agricole réduisent chaque année leur habitat. La fermeture du sanctuaire prive les animaux orphelins d’un refuge et les chercheurs d’un site d’étude unique. Elle révèle aussi la dépendance des initiatives de conservation à des financements fragiles et à un soutien international parfois volatil.
Les conséquences pour les communautés locales
Le sanctuaire de Tacugama n’est pas seulement un refuge pour les chimpanzés : il est aussi un moteur de développement local. Il crée des emplois, attire des touristes, soutient des projets éducatifs et participe à la gestion durable des forêts. Sa fermeture impacte directement les familles des employés, les guides touristiques, les artisans et les petits commerçants des villages voisins.

Les perspectives de relance et de résilience
La direction du sanctuaire lance un appel à l’aide : dons, partenariats, subventions, mobilisation citoyenne. Plusieurs ONG internationales, des fondations et des personnalités du monde entier se mobilisent pour éviter une fermeture définitive. Des campagnes de financement participatif sont en cours, tandis que les autorités étudient la possibilité d’un soutien exceptionnel.
Le rôle de la société civile et des jeunes
Les associations locales, les écoles et les jeunes militants pour le climat multiplient les actions de sensibilisation : marches, ateliers, campagnes sur les réseaux sociaux. Ils rappellent que la protection de la biodiversité est l’affaire de tous, et que chaque citoyen peut agir à son niveau pour préserver les espèces menacées et les écosystèmes fragiles.
L’Afrique face au défi de la conservation
La fermeture du sanctuaire de Tacugama est un avertissement pour toute l’Afrique : la conservation de la biodiversité ne peut reposer uniquement sur la bonne volonté ou le financement international. Il faut des politiques publiques ambitieuses, une implication des communautés, des partenariats innovants et un engagement du secteur privé. La valorisation du tourisme durable, la lutte contre le braconnage et la restauration des habitats naturels sont des priorités pour l’avenir.
Conclusion : préserver, innover, transmettre
La fermeture temporaire du sanctuaire de chimpanzés de Sierra Leone est une perte pour la biodiversité, la science et la société. Mais elle peut aussi être le point de départ d’une mobilisation renouvelée pour la protection de la nature africaine. La renaissance africaine passe par la préservation de ses trésors vivants, l’innovation dans la gestion des ressources et la transmission des valeurs de respect de la vie à toutes les générations.