La capitale serbe, Belgrade, a été le théâtre de manifestations d’ampleur inédite le 30 juin 2025, alors que des dizaines de milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour exiger la tenue d’élections anticipées et la démission du gouvernement. Le mouvement, qui s’inscrit dans un contexte de mécontentement social et politique croissant, a été marqué par des affrontements avec les forces de l’ordre et une mobilisation sans précédent de la société civile.
Dès le début de la journée, des cortèges de manifestants ont convergé vers le centre-ville, brandissant des banderoles et scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. Les organisateurs, issus de la société civile et de l’opposition politique, ont dénoncé la « corruption généralisée », la « manipulation des médias » et la « mauvaise gestion économique » du pays. Les manifestants réclament également la fin de la répression policière et la libération des militants arrêtés lors de précédentes mobilisations.
La situation a rapidement dégénéré en fin d’après-midi, lorsque des groupes de jeunes ont tenté de forcer les barrages de police devant le Parlement. Les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène et des charges, provoquant plusieurs blessés parmi les manifestants et les policiers. Les images de ces affrontements, diffusées en direct sur les réseaux sociaux, ont suscité une vague de solidarité à travers le pays et au-delà.
Le gouvernement serbe, dirigé par le Parti progressiste (SNS), a tenté de minimiser l’ampleur du mouvement, qualifiant les manifestants de « minorité bruyante » et accusant l’opposition de vouloir « déstabiliser le pays ». Le président Aleksandar Vučić, dans une allocution télévisée, a appelé au calme et à la retenue, tout en réaffirmant sa détermination à « protéger la stabilité du pays ».

La communauté internationale a rapidement réagi. L’Union européenne a exprimé sa « préoccupation » face à la situation et appelé au respect des droits fondamentaux, notamment la liberté de manifestation et d’expression. Les États-Unis, de leur côté, ont exhorté les autorités serbes à « écouter les demandes légitimes du peuple » et à éviter toute escalade de la violence.
Les manifestations de Belgrade s’inscrivent dans un contexte de crise politique profonde. Depuis plusieurs mois, l’opposition et la société civile dénoncent la dérive autoritaire du régime, la mainmise du pouvoir sur les médias et la répression des voix dissidentes. Les récentes révélations sur des affaires de corruption impliquant des membres du gouvernement ont encore aggravé le climat de défiance.
Les observateurs politiques soulignent que le mouvement actuel pourrait marquer un tournant dans l’histoire récente de la Serbie. La mobilisation, qui transcende les clivages traditionnels, rassemble des citoyens de tous âges et de tous horizons, unis par la volonté de voir émerger une démocratie plus transparente et plus inclusive.
Dans les jours à venir, la situation reste incertaine. Les organisateurs ont annoncé de nouvelles manifestations, tandis que le gouvernement semble déterminé à ne pas céder à la pression de la rue. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour l’avenir politique de la Serbie.