Fin d’une ère : le retrait des forces françaises
2025 marque un tournant majeur dans les relations sécuritaires en Afrique de l’Ouest avec l’annonce officielle du retrait progressif des forces militaires françaises stationnées au Sénégal. Cette décision, symbolique et opérationnelle, intervient après plus de six décennies de présence française sur le continent, initiée pendant la période coloniale et renforcée durant les conflits récents contre les groupes terroristes dans la région du Sahel.
Ce retrait, qui s’inscrit dans une stratégie de recentrage de la France et des pays africains vers une coopération plus régionale et autonome, ouvre la voie à une redéfinition des architectures sécuritaires à l’échelle ouest-africaine.
Réactions nationales et régionales
Au Sénégal, la classe politique affiche un consensus mitigé entre fierté d’un regain de souveraineté et inquiétudes quant à la capacité locale à gérer seule les menaces sécuritaires complexes. Les forces armées sénégalaises sont appelées à jouer un rôle croissant, en partenariat avec la Force conjointe du G5 Sahel et d’autres forces africaines.
La CEDEAO soutient également ce mouvement d’autonomie régionale tout en encourageant la poursuite des alliances stratégiques, notamment avec les États-Unis ou l’Union européenne, désormais investis dans de nouveaux partenariats sécuritaires.

Enjeux sécuritaires multiples
Le retrait français ne signifie pas une réduction des menaces. Le Sahel demeure une zone instable, confrontée à la prolifération de groupes terroristes, aux trafics illicites et à la crise politique chronique dans plusieurs États. L’autorité étatique, la sécurité des populations civiles et la coopération transfrontalière constituent des enjeux clefs.
Une montée en puissance des unités spéciales africaines, des échanges d’informations et des actions concertées sont indispensables pour combler le vide potentiel et assurer la stabilité régionale.
Vers un modèle de coopération renouvelé
Le Sénégal ambitionne de devenir un hub stratégique pour une nouvelle ère de défense africaine, favorisant la construction d’un « écosystème sécuritaire » centré sur la formation, la modernisation technologique et la diplomatie défense.
Cette transition s’accompagne aussi d’une réflexion sur les politiques de développement comme prémices de la sécurité, dans un continent où la fragilité socio-économique nourrit l’insécurité.