Introduction
Le Sénégal et la Chine ont récemment franchi une nouvelle étape dans leur partenariat bilatéral. Lors d’un sommet organisé à Dakar, le président sénégalais Ousmane Sonko et son homologue chinois Xi Jinping ont signé une série d’accords majeurs visant à renforcer la coopération économique, politique et culturelle entre les deux pays. Cette rencontre, saluée par les observateurs internationaux, consolide la position de la Chine comme partenaire privilégié du Sénégal sur la scène africaine.
Contexte des relations sénégalo-chinoises
Depuis l’indépendance du Sénégal en 1960, les relations avec la Chine ont connu des hauts et des bas. Mais depuis le début des années 2000, la coopération entre les deux pays s’est considérablement intensifiée, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de la santé et de l’éducation. La Chine est devenue le premier partenaire commercial du Sénégal, devant la France, l’ancienne puissance coloniale.
Le Sénégal, sous la présidence de Macky Sall puis d’Ousmane Sonko, a poursuivi une politique d’ouverture à l’égard de la Chine, tout en cherchant à préserver ses relations traditionnelles avec l’Occident. Cette stratégie d’équilibre a permis au pays de bénéficier d’investissements massifs et de prêts concessionnels, notamment pour la construction de routes, de ponts, de ports et d’hôpitaux.
Les accords signés lors du sommet de Dakar
Lors du sommet de Dakar, Ousmane Sonko et Xi Jinping ont signé une quinzaine d’accords couvrant plusieurs secteurs clés :
- Infrastructures : la Chine s’engage à financer la construction de nouvelles routes, de ponts et de ports, afin de moderniser le réseau de transport sénégalais.
- Énergie : des investissements sont prévus dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, pour répondre à la demande croissante en électricité.
- Santé : la Chine apportera son soutien à la construction de nouveaux hôpitaux et à la formation des professionnels de santé.
- Éducation : des bourses d’études seront accordées à des étudiants sénégalais pour étudier dans les universités chinoises.
- Agriculture : des projets de coopération agricole seront mis en place pour améliorer la productivité et la sécurité alimentaire.
Les enjeux économiques et stratégiques
La signature de ces accords intervient dans un contexte de compétition accrue entre grandes puissances pour l’influence en Afrique. La Chine, qui cherche à renforcer sa présence sur le continent, voit dans le Sénégal un allié stratégique, en raison de sa stabilité politique, de sa position géographique et de son potentiel économique.
Pour le Sénégal, la coopération avec la Chine offre des opportunités de développement et de création d’emplois. Mais elle pose aussi des défis, notamment en termes d’endettement et de dépendance économique. Le gouvernement sénégalais devra veiller à ce que les investissements chinois profitent réellement à la population et ne compromettent pas la souveraineté nationale.
Les réactions de la société civile et des partenaires internationaux
La société civile sénégalaise, très active, a salué la volonté du gouvernement de diversifier ses partenariats, tout en appelant à la vigilance face aux risques de surendettement et de perte de souveraineté. Les médias indépendants et les ONG surveillent de près la mise en œuvre des projets chinois, afin de garantir la transparence et le respect des droits des populations locales.
Les partenaires traditionnels du Sénégal, notamment la France et l’Union européenne, suivent avec attention le renforcement des liens entre Dakar et Pékin. Certains observateurs s’inquiètent de la montée de l’influence chinoise en Afrique, mais reconnaissent que la Chine apporte des solutions concrètes aux défis de développement du continent.

Les perspectives d’avenir
La coopération sénégalo-chinoise devrait s’intensifier dans les années à venir, avec de nouveaux projets dans les domaines de l’industrie, du numérique et de la formation professionnelle. Le Sénégal, fort de sa stabilité politique et de son dynamisme économique, entend jouer un rôle de pont entre l’Afrique et l’Asie, tout en préservant ses intérêts nationaux.
La Chine, de son côté, cherche à consolider sa position de premier partenaire économique de l’Afrique, en mettant en avant sa politique de « gagnant-gagnant » et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains.
Les défis à relever
Malgré les opportunités, la coopération avec la Chine n’est pas sans risques. Le Sénégal devra veiller à :
- Éviter le surendettement : les prêts chinois, souvent assortis de conditions favorables, peuvent conduire à une dépendance financière.
- Garantir la transparence : la gestion des projets chinois doit être exemplaire, afin de prévenir la corruption et les malversations.
- Protéger les intérêts nationaux : le gouvernement sénégalais doit s’assurer que les investissements étrangers profitent d’abord à la population et au développement du pays.
Conclusion
Le sommet de Dakar entre Ousmane Sonko et Xi Jinping marque une nouvelle étape dans la coopération stratégique entre le Sénégal et la Chine. Cette alliance, fondée sur des intérêts économiques et géopolitiques communs, ouvre de nouvelles perspectives pour le développement du Sénégal, tout en posant des défis majeurs en termes de souveraineté et de transparence. L’avenir de cette relation dépendra de la capacité des deux pays à concilier leurs intérêts et à garantir des bénéfices durables pour leurs populations.