Le Sénégal a célébré la fête du Travail dans un climat social tendu, marqué par de fortes revendications syndicales et une mobilisation exceptionnelle des travailleurs. Ce 1er mai 2025, les rues de Dakar et des grandes villes du pays ont été le théâtre de manifestations, de défilés et de prises de parole, illustrant les attentes et les frustrations d’un monde du travail en pleine mutation.
Un contexte économique difficile
L’économie sénégalaise, traditionnellement résiliente, fait face à des défis majeurs : inflation persistante, chômage élevé, précarisation de l’emploi, et difficultés dans plusieurs secteurs clés comme l’agriculture, la pêche et l’industrie. La pandémie de Covid-19, puis les répercussions de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique mondiale, ont fragilisé le tissu économique et social du pays.
Les revendications syndicales
Les principales centrales syndicales, réunies sous la bannière de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) et de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), ont formulé des revendications claires :
- Augmentation du salaire minimum et revalorisation des grilles salariales dans la fonction publique et le secteur privé.
- Amélioration des conditions de travail, notamment pour les travailleurs du secteur informel et les femmes.
- Renforcement de la protection sociale, avec une couverture santé élargie et une meilleure prise en charge des accidents du travail.
- Dialogue social effectif avec le gouvernement et les employeurs pour anticiper et résoudre les conflits.
Une mobilisation inédite
La mobilisation du 1er Mai 2025 a été marquée par une forte participation, notamment des jeunes et des femmes, signe d’une prise de conscience croissante des enjeux sociaux. Les slogans portaient sur la justice sociale, la lutte contre la vie chère, l’accès à l’emploi et la protection des droits syndicaux. Plusieurs grèves sectorielles (éducation, santé, transports) ont été annoncées pour les semaines à venir, si les revendications ne sont pas entendues.

Les réponses du gouvernement
Face à la pression sociale, le gouvernement sénégalais a tenté de désamorcer la crise par des annonces : ouverture de négociations sur les salaires, promesses d’investissements dans le secteur public, et engagement à lutter contre la vie chère. Cependant, les syndicats restent méfiants, rappelant que de nombreuses promesses passées n’ont pas été tenues.
Les enjeux de la cohésion sociale
Le 1er Mai 2025 met en lumière les fractures sociales qui traversent la société sénégalaise. La montée des inégalités, la précarisation de l’emploi et la faiblesse de la protection sociale alimentent un sentiment d’injustice et de défiance envers les institutions. Les syndicats insistent sur la nécessité d’un nouveau contrat social, garantissant à tous les travailleurs des conditions de vie décentes et une participation réelle aux décisions économiques.
Conclusion
La fête du Travail 2025 au Sénégal s’est transformée en une puissante tribune pour les revendications sociales et économiques. Face à la mobilisation des travailleurs, le gouvernement est appelé à engager des réformes structurelles et à instaurer un dialogue social sincère, condition indispensable pour préserver la paix sociale et accompagner la transformation du pays.