Un nouveau visage pour la présidentielle française de 2027 ?
Le 27 mai 2025, la députée écologiste Sandrine Rousseau a fait une déclaration remarquée sur le plateau de LCP : elle « réfléchira » à une candidature à la présidentielle de 2027 si une primaire à gauche est organisée. Cette annonce, qui intervient alors que la gauche française peine à s’unir face à la montée de l’extrême droite et à la fragmentation du paysage politique, relance le débat sur le leadership, l’unité et la stratégie du camp progressiste à deux ans du scrutin.
Les faits : une gauche en quête de chef et d’unité
Depuis la présidentielle de 2022, la gauche française est en pleine recomposition. Les tensions entre les différentes familles – socialistes, écologistes, insoumis, communistes – n’ont jamais été aussi vives. Les élections européennes de 2024 ont confirmé la progression de l’extrême droite et la faiblesse des forces de gauche, incapables de présenter une liste unie.
Dans ce contexte, Sandrine Rousseau, figure de l’écologie politique et du féminisme, se positionne comme une alternative pour incarner le renouveau. « Il n’y a pas d’autre solution qu’un processus de départage à gauche », a-t-elle déclaré, appelant à une primaire ouverte pour désigner un candidat commun dès le premier tour de la présidentielle.
Le profil de Sandrine Rousseau
Économiste, universitaire et militante, Sandrine Rousseau s’est imposée comme l’une des voix les plus singulières de la scène politique française. Engagée de longue date pour l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les violences sexuelles et la transition écologique, elle a su fédérer autour d’elle une nouvelle génération de militants, tout en suscitant des débats passionnés sur la radicalité, la stratégie et la place des femmes en politique.
Députée de Paris depuis 2022, elle s’est illustrée par ses prises de position tranchées sur la réforme des retraites, la crise climatique, la justice sociale et la laïcité. Son style direct, son refus des compromis jugés « tièdes » et sa capacité à mobiliser sur les réseaux sociaux font d’elle une personnalité clivante mais incontournable.
Les enjeux d’une primaire à gauche
L’idée d’une primaire à gauche fait son chemin, portée par une partie de la société civile, des syndicats et des intellectuels. Les partisans y voient le seul moyen d’éviter une élimination dès le premier tour et de redonner espoir à un électorat désabusé. Les opposants craignent au contraire une guerre des ego, des divisions supplémentaires et une incapacité à gouverner ensemble.

Sandrine Rousseau pose ses conditions : une primaire transparente, ouverte à tous les courants de la gauche, avec un engagement clair sur un programme commun et la parité. Elle insiste sur la nécessité de renouveler les pratiques politiques, de donner la parole aux jeunes et aux quartiers populaires, et de placer l’écologie et la justice sociale au cœur du projet.
Les réactions des autres leaders de gauche
La déclaration de Rousseau a immédiatement suscité des réactions contrastées. Olivier Faure (PS) s’est dit « ouvert à la discussion », tandis que Jean-Luc Mélenchon (LFI) a rappelé son attachement à l’union populaire sans primaire. Fabien Roussel (PCF) et Marine Tondelier (EELV) ont salué le débat mais mis en garde contre les risques de division.
Dans les rangs écologistes, certains voient en Rousseau la figure capable de porter un discours radical et mobilisateur, d’autres redoutent une marginalisation du parti si les alliances ne sont pas élargies.
Les défis pour la gauche française
Pour espérer peser en 2027, la gauche devra relever plusieurs défis : dépasser les querelles d’appareils, proposer un projet crédible sur l’économie, la sécurité, la laïcité et l’Europe, et renouer avec les classes populaires et moyennes. La question du leadership reste ouverte : Sandrine Rousseau, forte de sa notoriété et de sa capacité à incarner le renouveau, pourrait-elle rassembler au-delà de son camp ?
Conclusion
L’annonce de Sandrine Rousseau de réfléchir à une candidature présidentielle en cas de primaire à gauche relance le débat sur l’unité, le renouvellement et la stratégie du camp progressiste. À deux ans du scrutin, la gauche française est à la croisée des chemins : saura-t-elle s’unir autour d’un projet commun et d’un visage neuf, ou restera-t-elle prisonnière de ses divisions ?