La 14e édition du Salon du Livre du Kongo Central (SALIK), qui s’est tenue fin septembre 2025 à Matadi, a offert une visibilité inédite à la littérature jeunesse africaine. Ce salon traditionnellement dédié à la promotion de la lecture s’oriente désormais fortement vers les enjeux de l’éducation et du développement culturel à travers les nouvelles générations. La littérature jeunesse y est présentée comme un vecteur essentiel d’éducation, de sensibilisation et de transmission des valeurs africaines dans un monde en profonde mutation.
Au cœur du SALIK 2025, des maisons d’édition locales et internationales ont exposé une diversité d’ouvrages, notamment des contes traditionnels revisités, des romans didactiques et des bandes dessinées engagées. Cette évolution traduit la montée en puissance d’un lectorat jeune et exigeant, qui réclame des histoires contemporaines portant sur les réalités africaines, les défis environnementaux, les droits humains et le rôle des femmes dans la société.
Les organisateurs ont mis l’accent sur l’accès des enfants et adolescents à la lecture, avec des ateliers pédagogiques, des rencontres avec les auteurs, ainsi que des concours d’écriture et d’illustration. La participation massive des écoles, des bibliothèques publiques et des associations témoigne d’une volonté commune de cultiver la passion du livre et la maîtrise du français et des langues nationales.
Sur le plan économique, le secteur de la littérature jeunesse en RDC devient un marché porteur, stimulé par la demande croissante de contenus adaptés et par le soutien progressif des institutions publiques à la filière du livre. Par ailleurs, la numérisation des contenus jeunesse, via des applications mobiles et des plateformes numériques, permet de toucher un plus vaste public, notamment dans les zones rurales difficilement accessibles.
L’événement a également permis de débattre des enjeux liés à la censure et à la liberté d’expression, surtout dans un contexte où certains sujets, tels que la diversité culturelle, les questions de genre ou la mémoire historique, peuvent susciter des controverses. Des discussions approfondies ont mis en lumière le rôle crucial des auteurs et éditeurs comme acteurs du changement social.
Le SALIK 2025 marque ainsi une étape importante dans la réhabilitation de la culture écrite et le renforcement de l’identité africaine à travers la jeunesse. Dans un pays où l’alphabétisation demeure un défi, ces dynamiques ouvrent des perspectives encourageantes pour l’avenir.
