Introduction
Le 30 mai 2025, les chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – ont officiellement lancé à Niamey un ambitieux programme de développement économique baptisé « moteur de croissance du Sahel ». Ce plan vise à transformer la région, longtemps associée à la pauvreté et à l’insécurité, en un pôle d’innovation, d’intégration régionale et de prospérité partagée. Analyse des axes stratégiques, des défis et des perspectives d’un projet qui veut changer le visage du Sahel.
Un contexte de défis multiples
Le Sahel fait face à des défis majeurs : insécurité liée au terrorisme, instabilité politique, croissance démographique rapide, changements climatiques et faiblesse des infrastructures. Malgré ces obstacles, la région dispose d’atouts considérables : jeunesse dynamique, ressources naturelles abondantes, potentiel agricole et solaire, position stratégique entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.
Face à l’isolement diplomatique et aux sanctions internationales, l’AES mise sur la solidarité régionale et l’innovation pour relancer la croissance.
Les piliers du moteur de croissance
- Intégration économique : Création d’un marché commun, harmonisation des politiques fiscales et douanières, facilitation des échanges et des investissements intra-régionaux.
- Développement des infrastructures : Construction de routes, de chemins de fer, de barrages hydroélectriques et de réseaux numériques pour désenclaver les zones rurales et connecter les capitales.
- Agriculture et agro-industrie : Modernisation des filières agricoles, irrigation, transformation locale des produits et promotion de la sécurité alimentaire.
- Énergies renouvelables : Exploitation du potentiel solaire et éolien, électrification rurale et accès à l’énergie pour stimuler l’industrie et le commerce.
- Formation et entrepreneuriat : Programmes de formation professionnelle, soutien aux start-ups et à l’innovation, création d’emplois pour les jeunes.
Les partenaires et le financement
L’AES compte mobiliser plus de 10 milliards de dollars sur cinq ans, via des partenariats avec la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement, des fonds souverains du Golfe et des investisseurs privés africains. Un fonds souverain commun sera créé pour garantir la stabilité financière et attirer les capitaux étrangers.
Les défis à surmonter
- Sécurité : Les attaques terroristes et les conflits intercommunautaires restent un frein majeur à l’investissement et à la mobilité.
- Gouvernance : Les États membres doivent renforcer la transparence, la lutte contre la corruption et l’efficacité administrative.
- Inclusion sociale : Le développement doit bénéficier à toutes les communautés, y compris les femmes, les jeunes et les populations rurales.
Réactions et attentes
- Population : Les habitants du Sahel expriment un mélange d’espoir et de scepticisme, attendant des résultats concrets sur l’emploi, l’accès à l’eau, la santé et l’éducation.
- Société civile : Les ONG saluent l’ambition du projet mais appellent à la participation des communautés locales et à la préservation de l’environnement.
- Partenaires internationaux : Les bailleurs de fonds conditionnent leur soutien à la stabilité politique et à la bonne gouvernance.
Perspectives
Si le moteur de croissance de l’AES réussit, il pourrait servir de modèle pour d’autres régions africaines confrontées aux mêmes défis. L’intégration régionale, l’innovation et la résilience seront les clés du succès.
Conclusion
Le lancement du moteur de croissance du Sahel par l’AES marque une étape décisive pour l’avenir de la région. Entre défis sécuritaires, ambitions économiques et solidarité régionale, le Sahel veut écrire une nouvelle page de son histoire, tournée vers la prospérité et l’intégration.
