N’Djamena, 4 septembre 2025 – Au cœur du Sahel et du Darfour, les conflits armés continuent de déchirer les populations, noyés dans un tumulte géopolitique d’une rare complexité. Le Tchad, le Soudan et d’autres pays limitrophes sont confrontés à une escalade de violences nourries par des rivalités communautaires, des intérêts régionaux divergents et la présence de groupes armés fortement équipés.
Au Soudan, dans la région du Darfour, la tension entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR) – des paramilitaires dirigés par Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti » – provoque depuis 2023 un cycle infernal de combats et d’attaques, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés. L’affrontement de ces factions s’inscrit dans une logique d’accaparement des ressources, de contrôle politique et d’influence géostratégique, où des puissances extérieures comme les Émirats arabes unis, l’Égypte ou l’Iran jouent un rôle occulte mais décisif.
Au Tchad, la situation est également alarmante avec une montée des tensions intercommunautaires exacerbées par l’afflux massif de réfugiés venant du Soudan et de la Libye. La militarisation de sociétés déjà fragiles s’accompagne d’un deteriorating des conditions économiques et sociales, avec des populations confrontées à la pauvreté, à la famine et à l’incertitude.
La multiplication des conflits dans cette zone rend difficile le travail des organisations humanitaires, confrontées à des problèmes de sécurité, de logistique et d’accès. Le pape Léon X, récemment, a lancé un appel à la communauté internationale pour ouvrir des corridors humanitaires et protéger les populations civiles d’une crise aux proportions dramatiques.
Les conflits au Sahel et au Darfour sont loin d’être de simples crises locales. Par leur intensité et leur multiplication, ils menacent la stabilité de toute une région, avec des retombées potentielles sur l’ensemble de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen-Orient, notamment en matière de migrations, de radicalisation et de lutte antiterroriste.
Face à cette situation, plusieurs voix appellent à une révision des stratégies internationales, incluant un soutien renforcé aux capacités locales et régionales, la promotion de dialogues intercommunautaires et l’élaboration de politiques plus intégrées. Mais la multiplication des acteurs et la rivalité des intérêts freinent la recherche d’une paix durable.
Dans ce contexte, une question cruciale s’impose : comment sortir d’un cycle où les violences nourrissent la dégradation sociale, et la dégradation sociale alimente les violences ? Le Sahel et le Darfour sont-ils condamnés à rester des zones éternelles de conflit ou pourront-ils tracer une voie vers la paix et la reconstruction ?
