Le Rwanda vient de confirmer un partenariat stratégique avec le géant pharmaceutique américain Moderna pour la production locale de vaccins à ARN messager. Une première d’envergure sur le continent, qui vise à renforcer l’autonomie sanitaire de l’Afrique après la douloureuse expérience de la pandémie de Covid-19.
Une usine ultramoderne en construction
Le projet prévoit l’ouverture, dès 2026, d’une usine de production dans la région de Kigali, capable de produire plus de 500 millions de doses de vaccins par an. Ces vaccins couvriront non seulement le Covid-19, mais aussi d’autres maladies virales comme la grippe, le VIH et certaines souches de virus respiratoires.
Pourquoi le Rwanda ?
Le choix du Rwanda s’explique par sa stabilité politique, son environnement des affaires favorable et son ambition de devenir un hub biotechnologique régional. Kigali s’est illustrée par sa discipline sanitaire et son organisation efficace durant la pandémie. Le pays est déjà impliqué dans plusieurs partenariats avec l’Union africaine et l’OMS pour renforcer les capacités pharmaceutiques africaines.
Une réponse à la dépendance africaine
Pendant le Covid-19, l’Afrique avait reçu ses vaccins avec un retard dramatique, accentuant la vulnérabilité des populations. Cette dépendance aux dons internationaux a révélé l’urgence de développer une production locale. Avec Moderna, le Rwanda envoie un signal fort : l’Afrique n’acceptera plus d’être le dernier maillon de la chaîne vaccinale mondiale.
Des défis à relever
La production à grande échelle nécessite des infrastructures, des compétences locales et des financements importants. Kigali mise sur la formation d’ingénieurs et techniciens africains, avec l’appui d’universités européennes et américaines. Mais certains experts soulignent le risque de dépendre à nouveau d’entreprises occidentales pour les brevets et technologies clés.
Une avancée continentale majeure
Ce projet ne se limite pas au Rwanda. L’usine devrait fournir des doses à plusieurs pays africains dans le cadre des mécanismes de l’Union africaine. Le Rwanda espère devenir un centre de recherche et développement pharmaceutique intégré, capable d’innover sur d’autres traitements.
Une dimension diplomatique
Le partenariat avec Moderna renforce aussi les relations entre Washington et Kigali. Les États-Unis veulent contrer l’influence de la Chine et de la Russie en Afrique via des coopérations stratégiques dans la santé et les technologies.
