Introduction
Le Royaume-Uni a annoncé, ce 24 juin 2025, son intention de rétablir la dissuasion nucléaire aéroportée, une décision stratégique majeure qui marque un tournant dans la politique de défense britannique et dans la posture de l’Otan face aux tensions internationales croissantes. Cette mesure, qui implique l’acquisition de douze avions F-35 capables de transporter des ogives nucléaires, intervient dans un contexte géopolitique tendu, alors que la Russie multiplie les démonstrations de force et que l’Europe s’interroge sur sa sécurité collective.
Un retour historique à la dissuasion nucléaire aéroportée
Jusqu’à présent, la dissuasion nucléaire britannique reposait essentiellement sur la force sous-marine, avec la flotte de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Royal Navy. Le Royaume-Uni avait abandonné la composante aéroportée de sa dissuasion dans les années 1990, confiant ce rôle à la seule marine. Le retour à une dissuasion nucléaire aéroportée, via l’achat de F-35 capables d’emporter des bombes nucléaires américaines B61 modifiées, s’inscrit dans une volonté de diversification et de renforcement des capacités stratégiques du pays.
Les raisons d’une décision stratégique
Cette évolution répond à plusieurs impératifs :
- Renforcer la crédibilité de la dissuasion : la possibilité de déployer des armes nucléaires depuis le sol britannique ou depuis des bases de l’Otan en Europe renforce la flexibilité et la réactivité de la réponse britannique.
- Soutenir l’Otan : dans le contexte de la guerre en Ukraine et des menaces russes, Londres veut rassurer ses alliés européens et montrer sa détermination à défendre le continent.
- Moderniser l’arsenal : l’acquisition de F-35, avions furtifs de dernière génération, permet au Royaume-Uni de rester à la pointe de la technologie et de s’intégrer pleinement aux dispositifs conjoints de l’Otan.

Les réactions internationales
La décision britannique a été saluée par les États-Unis et plusieurs pays de l’Otan, qui y voient un signal fort de solidarité et de préparation face à toute éventuelle escalade.
La Russie, pour sa part, a dénoncé une « provocation » et menacé de renforcer sa propre posture nucléaire en Europe de l’Est.
En France et en Allemagne, le débat sur la souveraineté stratégique et la nécessité d’une défense européenne autonome est relancé, certains responsables appelant à une réflexion sur le partage du fardeau nucléaire au sein de l’Union.
Les enjeux pour la sécurité européenne
Le retour de la dissuasion nucléaire aéroportée britannique s’inscrit dans une tendance plus large de réarmement et de modernisation des arsenaux en Europe.
- Risque de course aux armements : certains experts redoutent une spirale d’escalade entre l’Otan et la Russie.
- Débat sur la doctrine nucléaire : la question de l’emploi, de la doctrine de « premier usage » et du contrôle démocratique sur l’arme nucléaire revient au cœur des débats publics.
- Impacts budgétaires : le coût de l’acquisition et de la maintenance des F-35, ainsi que l’adaptation des bases, représente un investissement massif pour le Royaume-Uni.
Conclusion La décision du Royaume-Uni de rétablir sa dissuasion nucléaire aéroportée marque une nouvelle ère pour la défense européenne et pour l’Otan. Elle traduit la gravité des menaces perçues et la volonté de Londres de peser dans l’équilibre stratégique mondial. Reste à savoir si ce choix contribuera à renforcer la sécurité collective ou s’il alimentera une nouvelle course aux armements sur le continent