Introduction
Après plus de sept décennies de présence militaire en Afrique de l’Ouest, la France amorce un retrait progressif de ses troupes dans la région, marquant la fin d’une ère historique. Cette décision, annoncée officiellement en 2024, s’inscrit dans un contexte de reconfiguration géopolitique et sécuritaire, où les pays africains revendiquent davantage d’autonomie dans la gestion de leur sécurité face aux menaces djihadistes et aux défis régionaux. Ce retrait soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la sécurité en Afrique de l’Ouest.
Historique de la présence militaire française
La présence militaire française en Afrique de l’Ouest remonte à la période coloniale, puis s’est poursuivie après les indépendances dans le cadre d’accords de défense bilatéraux. Depuis les années 2010, la France a déployé plusieurs opérations majeures, notamment l’opération Serval en 2013 au Mali, remplacée ensuite par l’opération Barkhane, visant à lutter contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel.
Ces opérations ont mobilisé plusieurs milliers de soldats français, basés dans des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Côte d’Ivoire.
Raisons du retrait
Plusieurs facteurs expliquent ce retrait progressif :
- Pressions politiques locales : De plus en plus de pays africains, notamment le Mali et le Burkina Faso, ont exprimé leur volonté de voir les troupes françaises partir, dénonçant une ingérence et une inefficacité dans la lutte contre le terrorisme.
- Évolution géopolitique : La montée en puissance d’autres acteurs internationaux, comme la Russie avec le groupe Wagner, et la Chine, modifie les équilibres régionaux.
- Réorientation stratégique française : Paris souhaite recentrer ses efforts militaires sur d’autres zones et privilégier la coopération avec les forces africaines, notamment via le G5 Sahel.
Modalités du retrait
Le retrait se fait de manière progressive et coordonnée avec les pays partenaires. Certaines bases militaires françaises ont déjà été fermées ou transférées, tandis que d’autres opérations sont en cours de redéploiement.
La France continue néanmoins d’assurer un soutien logistique et de formation aux armées locales, dans le cadre d’une coopération renforcée.

Impacts sécuritaires
Le départ des troupes françaises suscite des inquiétudes quant à la capacité des forces africaines à contenir la menace djihadiste, qui reste très présente dans le Sahel. Les groupes armés continuent de mener des attaques meurtrières, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Cependant, certains experts estiment que ce retrait pourrait encourager une plus grande responsabilité régionale et une meilleure adaptation des stratégies locales.
Réactions régionales et internationales
Les pays de la région ont accueilli le retrait avec des sentiments partagés. Certains saluent une étape vers la souveraineté, d’autres redoutent un vide sécuritaire.
La communauté internationale, notamment l’Union européenne et les États-Unis, ont réaffirmé leur soutien aux efforts de stabilisation, en proposant des partenariats alternatifs.
Perspectives d’avenir
Le retrait français ouvre une nouvelle phase dans la coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest. Le succès de cette transition dépendra de la capacité des forces africaines à s’organiser efficacement, de la coordination internationale, et de la volonté politique des États concernés.
Conclusion
Le retrait progressif des troupes françaises en Afrique de l’Ouest marque la fin d’une époque et le début d’un nouveau chapitre pour la sécurité régionale. Si ce changement est porteur d’espoirs de souveraineté accrue, il impose aussi des défis majeurs en matière de lutte contre le terrorisme et de stabilité politique.