Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cour pénale internationale (CPI), décidé ces derniers mois, provoque une onde de choc sur la scène politique africaine et internationale. Cette décision marque une défiance inédite envers la principale institution judiciaire chargée de juger les crimes les plus graves, comme ceux de guerre ou les crimes contre l’humanité. Pour ces pays, cette démarche symbolise un refus de ce qu’ils perçoivent comme une ingérence extérieure injustifiée, tandis que les défenseurs de la CPI y voient une menace directe pour la justice internationale.
Ces retraits se déroulent dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu au Sahel, où les conflits armés, les attaques terroristes et les crises humanitaires se multiplient. La coopération judiciaire entre les États et la CPI est considérée comme fondamentale par la communauté internationale pour garantir un certain niveau de responsabilité et dissuader les exactions.
Le procureur adjoint de la CPI a déclaré ces retraits comme faisant partie d’une campagne « très énergique » contre la Cour, qui risque d’affaiblir la capacité de poursuivre les auteurs de violations graves. Il a appelé au dialogue afin de préserver les instruments de la justice internationale tout en prenant en compte les réalités africaines.
En réaction, plusieurs organisations régionales, comme la CEDEAO, ont insisté pour maintenir une coopération active avec la CPI, soulignant que la lutte contre l’impunité reste un levier indispensable pour la paix régionale.
Cette crise redéfinit aussi les relations entre la justice internationale et les États africains, mettant en lumière la nécessité d’une réforme plus inclusive et d’un dialogue renforcé permettant de concilier souveraineté nationale et justice globale.