Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’exploitation illégale du cacao alimente un cycle de violences armées, de déplacements forcés et de violations massives des droits humains. En 2025, cette crise économique et sécuritaire menace la stabilité régionale et la sécurité alimentaire de millions de personnes.
Contexte et enjeux économiques
Cacao « rouge » : Surnom donné au cacao produit dans les zones contrôlées par des groupes armés, qui financent leurs activités via cette filière parallèle.
Chiffres clés : 40 % des plantations de l’Ituri et du Nord-Kivu sont sous emprise armée, selon l’ONU.
Impact mondial : La RDC fournit 5 % du cacao africain, mais cette production illégale échappe aux circuits officiels, privant l’État de revenus fiscaux.
Violences et déplacements forcés
Les groupes armés imposent des « taxes révolutionnaires » aux cultivateurs, sous menace de représailles. En mars 2025, une attaque contre le village de Kanyabayonga a entraîné le déplacement de 10 000 personnes et la destruction de 200 hectares de plantations.
Témoignage : « Ils ont brûlé nos champs et enlevé nos enfants pour les faire travailler dans les plantations », raconte un fermier de Beni.
Santé publique : L’OMS signale une recrudescence du paludisme et de la malnutrition dans les zones de conflit.
Réponses internationales et limites
Sanctions ciblées : L’UE envisage un embargo sur le cacao non certifié, mais les trafics transfrontaliers compliquent son application.
Programmes alternatifs : La Banque mondiale finance des projets d’agriculture durable pour 50 000 familles, avec un succès mitigé.
Défis sécuritaires : La MONUSCO réduit ses effectifs, laissant un vide sécuritaire exploité par les milices.
Recommandations
Traçabilité renforcée : Imposer un système de certification blockchain pour le cacao congolais.
Protection des cultivateurs : Déployer des brigades agricoles sous protection de l’armée nationale.
Plaidoyer international : Inscrire le cacao de conflit à l’agenda du Conseil de sécurité de l’ONU.
