Goma, 11 août 2025 –
À peine quarante-huit heures après la signature d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, a de nouveau été secouée par des échanges de tirs entre l’armée congolaise (FARDC) et des éléments présumés du M23.
Selon les autorités provinciales, ces affrontements auraient fait au moins 15 morts, dont 7 civils, et provoqué le déplacement de plus de 3 000 habitants vers des camps improvisés.
Un accord déjà fragilisé
L’accord, paraphé à Kigali sous médiation de l’Union africaine et du président angolais João Lourenço, prévoyait un cessez-le-feu immédiat et le retrait progressif des combattants du M23 de certaines zones stratégiques du Rutshuru.
Cependant, plusieurs ONG dénoncent un texte “insuffisamment contraignant” et craignent que les parties impliquées n’aient pas la volonté réelle de désarmer
Facteurs géopolitiques et économiques
La région de l’Est de la RDC est stratégique pour ses ressources minières : coltan, or, cassitérite. Selon l’International Crisis Group, ces richesses attisent les ambitions de groupes rebelles et d’intérêts étrangers.
Les experts notent également que la méfiance historique entre Kinshasa et Kigali constitue un obstacle majeur à la consolidation de la paix.
Réactions internationales
Les Nations unies, par l’intermédiaire de la MONUSCO, ont appelé au respect immédiat de l’accord, soulignant que “chaque jour de combat éloigne la population de la perspective de la paix”.
De son côté, Washington s’est dit “préoccupé” par la reprise rapide des violences et a rappelé que de futures aides au développement dépendront du respect des engagements signés.
