La ville de Béni, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), est en proie à une vague de manifestations depuis plusieurs jours. Face à une insécurité débridée, des milliers d’habitants sont descendus dans la rue pour dénoncer la multiplication des attaques meurtrières attribuées au groupe armé ADF (Alliance des forces démocratiques), mais également l’inaction des forces gouvernementales.
Une insécurité grandissante
Les attaques répétées dans la région ont culminé en août 2025 avec un nombre record de victimes civiles. Plus d’une centaine de civils ont été tués dans des raids attribués aux ADF, qui ont prêté allégeance à l’État islamique. Ces violences exacerbent une situation de terreur permanente, avec des villages entiers déplacés, des populations privées d’accès aux soins, à l’éducation et à la nourriture.
Les manifestants brandissent des banderoles « Béni mais le gouvernement nous regarde » et dénoncent l’impuissance des militaires censés protéger la population. Certaines scènes de violence entre forces de l’ordre et manifestants ont été signalées, la police réprimant parfois de façon brutale les rassemblements.
Appel au gouverneur militaire
À l’origine du mouvement, le collectif « Lutte pour le changement à Béni » exige du gouverneur militaire une prise en charge immédiate de cette crise sécuritaire. La revendication principale est un renforcement réel et visible de la sécurité, avec une meilleure coordination entre armée, police et civils.
Les habitants déplorent la répétition des massacres alors que la région s’enfonce dans la peur et le chaos.
Enjeux régionaux et internationaux
La crise sécuritaire à Béni ne peut être dissociée du conflit qui oppose les groupes rebelles M23 et ADF dans l’est de la RDC. Au même moment où le M23 avançait dans le sud Kivu avec l’appui du Rwanda, les attaques à Béni ont renforcé l’instabilité.
La communauté internationale et les Nations unies surveillent de près cette situation explosive, appelant au respect des droits humains et à une résolution rapide. La MONUSCO demeure mobilisée mais se heurte à des difficultés logistiques et politiques majeures.
Conclusion
Au cœur de cette crise, la souffrance des populations est immense. L’étendue des violences à Béni met en lumière une RDC profondément fracturée par ses conflits internes. Sans une réponse politique et sécuritaire efficace, le cycle de la violence pourrait se poursuivre inlassablement. Le soulèvement populaire signale un refus collectif de cette réalité infernale.